J-9 avant les JO de Paris. Près de 45 000 volontaires bénévoles se sont mobilisés partout en France, parmi eux, plusieurs Francs-Comtois feront partie de l’aventure : ils partagent leur enthousiasme.
Une fierté, une émotion forte, de l’attente… La dernière ligne droite avant les Jeux Olympiques de Paris 2024 est en marche. Le vendredi 26 juillet, la Seine sera le théâtre de la cérémonie d’ouverture. Puis pendant plusieurs semaines vont s’enchaîner des épreuves olympiques et paralympiques. Pour mener à bien cette organisation hors norme, une énorme quantité de petites mains ont été nécessaires.
Près de 300 000 personnes ont candidaté pour cette édition des Jeux, au total ce sont 45 000 bénévoles qui ont été sélectionnés pour diverses missions. Que ce soit pour aider à l'accueil des spectateurs, pour accompagner ou soigner les athlètes ou encore pour orienter les différents médias… Autant de tâches où les bénévoles vont être indispensables pour la bonne tenue de cet événement. Parmi tous ces volontaires, quatre Francs-Comtois témoignent de leurs sentiments et de leurs attentes à quelques jours de leur départ à Paris.
"Je suis aux anges"
En premier lieu, cet engagement bénévole est surtout motivé par la passion du sport. C’est notamment le cas de Frédérique Bastien qui est originaire du Jura : “Je fais beaucoup de sport, du vélo de route, du ski, de la randonnée, je suis passionnée depuis toujours, d’ailleurs quand j’ai appris la nouvelle, j’étais en route pour mon entraînement de trail, il pleuvait, il faisait froid, mais j’ai tout de suite eu chaud au cœur” commente-t-elle.
À 66 ans, cette sélection a été une véritable surprise pour elle : “quand j’ai reçu la réponse, j’ai cru que c’était juste une présélection, je me suis dit que j’avais mal lu, je n’y croyais pas. Quand j’ai réalisé, j’étais très émue, j’avais l’impression d’avoir dix ans dans ma tête, c’était incroyable, j’ai l’impression de vivre l’événement de l’année, voir de la décennie, je suis aux anges”.
Frédérique n’est pas la seule à avoir vécu la sélection comme un moment exceptionnel. Maria Charton et son mari, Gilles, vivent à Gray en Haute-Saône, ils partent, eux aussi, sur Paris dès la fin de la semaine. Maria sera équipière de transport sur le site du Bourget, Gilles, lui, est médecin fédéral, il sera donc aux côtés des athlètes en cas de blessures lors des épreuves.
Quand j’ai été sélectionnée j’ai ressenti une joie immense, c’est un honneur, une fierté, c’est une opportunité qui n’arrive qu’une fois tous les 100 ans, moi j’ai le bénévolat qui coule dans les veines
Maria ChartonBénévole originaire de Haute-Saône
"C'est une sorte de consécration"
Santiago Lopez à 24 ans et est colombien, après avoir fait une partie de ses études en France, il est désormais entraîneur à l’Alliance Natation Besançon (ANB), être sélectionné comme bénévole aux Jeux était presque un objectif : “Quand j’étais petit et que je vivais en Colombie, la France, c'était le pays de mes rêves, alors assister aux Jeux Olympiques dans mon pays d'accueil, c'est une sorte de consécration. J’ai été athlète de haut niveau, mais je n’ai pas pu aller aux JO en tant que sportif, alors, je suis très heureux d’y assister en tant que bénévole” admet le jeune entraîneur.
Une organisation complexe
Au mois de mars, les bénévoles étaient conviés à Paris, pour une énorme réunion de présentation. Ils y ont découvert leurs rôles, leurs tenues, mais aussi et surtout, ils ont pu se rencontrer entre eux. Un événement qui a particulièrement marqué Frédérique : “tout autour de moi, il n’y avait que des sourires, c’est un privilège pour nous tous” s’enthousiasme-t-elle.
Sophie Krajewski-Jamault, présidente de l’ANB, elle aussi bénévole, garde aussi un merveilleux souvenir de cette journée : “c’était magique, ça donne envie de vivre un tel moment, ça permet de se fédérer avec tous les bénévoles et ça développe aussi notre esprit d’équipe.” Maria y était, elle aussi, elle témoigne : “dans les files d’attente, vous aviez des gens qui venaient de partout, c’était une aventure extraordinaire, un avant-goût de ce que nous allions vivre cet été”.
Depuis plusieurs mois, la vie de ces volontaires tourne beaucoup autour de la préparation des Jeux. “L’organisation est vraiment géniale, on a des conférences, des formations à distance, des cours d’anglais, d’ailleurs, je me suis remise à l’anglais depuis que je sais que je suis sélectionnée” raconte Frédérique. Dans la semaine, plusieurs formations sont organisées à Paris pour les différentes missions, ainsi que pour récupérer les tenues, pour ceux qui ne les ont pas déjà.
De son côté, Santiago est un peu stressé : “J’ai un peu peur parce que je ne sais pas exactement comment ça va fonctionner” explique le jeune homme. Majoritairement l’organisation semble convenir aux bénévoles, néanmoins un bémol est régulièrement mis en avant.
Un bénévolat au coût exorbitant
Le principal problème soulevé par les volontaires est l’impact financier d’un tel bénévolat. Par exemple, ils doivent se loger par leurs propres moyens. Pour nos quatre volontaires, la seule possibilité était d’avoir de la famille ou des amis ayant un logement dans la capitale. Sans ça, tous le disent, ils n’auraient pas pu assister à un tel événement. “J’ai cherché toutes les possibilités pour pouvoir me loger, mais c’était mission impossible, les prix étaient complètement excessifs" rapporte Maria. "Je me demande sincèrement comment font les gens qui ne peuvent pas être hébergés ou qui viennent de l’étranger”.
Santiago a presque dû annuler sa candidature : “J’ai eu vraiment du mal à trouver un logement, au début, je ne voyais aucun endroit à moins de 150 euros la nuit, c’était totalement impossible pour moi. À un moment, je n’étais vraiment pas sûr de pouvoir y aller, mais finalement un ami a accepté de m'héberger” détaille-t-il.
Et au logement s'ajoutent les déplacements en amont des Jeux, “pour aller chercher notre tenue, pour la journée des bénévoles, on en a eu pour plus de 600 euros à deux avec mon mari” témoigne Maria. Alors même s’il s’agit d’un événement particulièrement attendu et qu’ils sont tous enchantés de pouvoir y participer, le coût de l’organisation a parfois pu les refroidir.
Selon leur poste, ils ne sont pas sûrs de pouvoir assister aux épreuves et acheter une place n’était pas une possibilité pour tous, alors Maria le reconnaît : “en tant que bénévoles, ça aurait été sympa qu’ils nous en offrent au moins une”.