A la Galerie de la Poste sont exposés 38 portraits. Des anonymes y côtoient des stars de la chanson. Un travail de deux ans jamais montré jusque-là.
Entre 2020 et 2022, Jean-Christophe Polien a fait traîner son regard aux quatre coins de la ville. Au grès des artistes de passage ou vers des inconnus dont on lui a transmis le contact. Parce qu’ils ont "un intérieur intéressant", une jolie formule de notre photographe, ou qu’ils ont des choses à dire. Du bouche-à-oreille qui le conduit un peu partout. Le photographe passe des stars de la chanson aux anonymes sans jamais changer de façon de procéder.
Je travaille de façon très froide, très directive, très clinique.
Jean-Christophe Polien
Le photographe choisit un lieu, construit son cadre, pose son appareil sur pied et n'y touche plus. Il dirige ensuite la personne pour la placer exactement où il l’a choisi. Ensuite, progressivement il fait venir la personne à lui. Des regards fuyants au début il obtient un « regard caméra » comme il l’appelle. La photo est là.
Il a une règle d'or Jean-Christophe Polien, il ne veut pas passer plus de trente minutes sur une photo. Le chrono enclenché, il travaille vite et jamais il n’entend son téléphone sonner la fin du round.
Il ne parle pas aux personnes photographiées avant une photo de peur de perdre la main.
Chaque photo a son histoire, chaque portrait relate un moment partagé.
Pour le chanteur Philippe Katerine, il avait acheté une boite de jeux et l’artiste s’en est tout de suite emparé. Le contact est passé.
« On a tout de suite sympathisé et le jeu c’est du bonheur hein… Je peux proposer la pire des idées… Le poirier, ben, on fait le poirier quoi ! »
Jean-Christophe Polien
Pour Clara Luciani , c’est le néon qui l’a intéressé. Et ainsi de suite pour chacun.
Ce que j’ai appris avec le temps et l’expérience c’est qu’il faut arriver d’égal à égal. Sinon la photo est ratée. Il ne faut pas arriver en admirateur pour les stars de la chanson, sinon la photo est nulle.
Jean-Christophe Polien
Pour Monsieur, Madame, comme il nomme les anonymes, il en est curieux. Il est attiré par eux et cherche à en tirer leur humanité.
L’exposition est à voir à la Galerie de la Poste à Besançon jusqu’à dimanche 26 février inclus.