Entre 70 et 100 manifestants étaient présents ce mercredi-soir à Besançon en soutien aux Soulèvements de la Terre, ce collectif dissous le jour-même par le gouvernement. Après avoir déployé une banderole et des prises de paroles, certains ont perturbé la fin du journal télévisé de France 3 Franche-Comté.
"Le capitalisme tue le vivant, soulève-toi", "Nous sommes la Terre", "Debouts et déterminés pour le climat"..des slogans sur des banderoles. Des chants, avec comme personnage principal le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Quelques heures seulement après l'annonce de la dissolution du collectif Soulèvements de la Terre à la suite du Conseil des Ministres, les opposants à cette dissolution se sont rassemblés ce mercredi dans les principales villes de France, notamment en Franche-Comté, à Besançon, Montbéliard, Lons-le-Saunier et Saint-Claude.
Le rendez-vous bisontin ? Il avait été donné sur le parvis de la Cité des Arts, à 19h, là-même où se trouvait le plateau délocalisé du journal télévisé de France 3 Franche-Comté. Une édition spéciale consacrée en grande majorité à l'actualité de la Fête de la Musique. Journal télévisé pendant lequel, dans la partie consacrée à l'actualité régionale, l'annonce de la dissolution a été faite et parole donnée à l'une des voix locales des Soulèvements de la Terre, en la personne de Claire Arnoux, de l'association les Jardins des Vaites.
Peu avant 19h, entre 70 et 100 manifestants se sont regroupés au bord du Doubs, près du pont de chemin de fer, sur lequel trois personnes ont déployé une banderole et un slogan, "la Terre tremble", avant des prises de parole. Des représentants de plusieurs associations, des étudiants mais aussi des paysans. Puis, à 19h15, une partie du groupe s'est dirigée vers le plateau de France 3 Franche-Comté. Au milieu du public et des invités, les manifestants ont entonné leurs chants et déployé leurs banderoles. Une confiscation de l'antenne obligeant le présentateur du journal à conclure avant la fin prévue.
La fin du journal télévisé a entraîné la conclusion de la séquence manifestation.
Le gouvernement a dissous Les Soulèvements de la terre ce mercredi en Conseil des ministres, en reprochant au collectif écologiste d'"appeler" et de "participer" à des violences, une décision dénoncée à gauche.
"Le recours à la violence n'est pas légitime en Etat de droit et c'est bien cela qui est sanctionné", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à la sortie du Conseil des ministres. "Sous couvert de défendre la préservation de l'environnement", ce mouvement "incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence", écrit le gouvernement dans son décret de dissolution.
Les avocats des Soulèvements de la terre ont annoncé mercredi leur intention de déposer un recours devant le Conseil d'Etat contre la dissolution du collectif par le gouvernement, car elle "intervient au mépris des libertés fondamentales", a souligné l'un des conseils du collectif, Me Raphaël Kempf. "Le gouvernement n'a pas de base juridique solide pour dissoudre les Soulèvements de la terre", a-t-il ajouté. "Nous contestons ne serait-ce que l'appellation du +groupement de fait+ parce que les Soulèvements de la terre, c'est un mouvement qui est horizontal, qui ne peut être dissout", a complété sa consoeur, Me Ainoha Pascual.
Greta Thunberg, présente à Paris à l'occasion du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, s'est rendu au rassemblement devant le Conseil d'Etat pour apporter son soutien aux Soulèvements de la terre et défendre "le droit de manifester".