Ce mardi 15 juin est la journée mondiale de lutte contre la maltraitance faite aux personnes âgées. Comment agir ? Marie-Claude Cortot, présidente d’Alma, association qui propose un service d’écoute à destination des personnes âgées et des personnes handicapées maltraitées, vous répond.
Comment définir la maltraitance envers les personnes âgées ?
Ce qu’on entend par maltraitance c’est profiter d’une certaine vulnérabilité ou fragilité de la personne âgée. Elle existe sous plusieurs formes. Physique, psychologique, financière, médicale. La maltraitance médicale peut être la restriction de soins ou au contraire l’abus de soins. Elle peut aussi être un soin mal-adapté, de manière volontaire ou involontaire. La maltraitance concerne aussi les violences conjugales.
Une personne peut être vulnérable par l’âge, le handicap, la maladie ou la situation sociale et parfois tous ces facteurs sont cumulés.
Nous constatons que les femmes sont davantage victimes de maltraitance que les hommes mais ce constat est relatif puisque en France, les femmes vivent plus longtemps que les hommes, et en vivant seules, elles sont plus sujettes à la maltraitance.
Avec la crise de la Covid-19, nous avons eu une recrudescence d’appels après les fins de confinement parce que les personnes âgées isolées ont eu de nouveau droit aux visites, donc les faits de maltraitance ont pu être constatés à ce moment-là.
Où la maltraitance existe-t-elle ?
En plus d’exister sous toutes ces formes, la maltraitance est un fléau qui existe aussi bien à domicile que dans les institutions et dans tous les milieux sociaux. A domicile, les personnes peuvent être maltraitées par l’entourage, un professionnel qui vient en aide à la personne ou encore par le voisinage ou même être victime d’une arnaque par un faux-policier, un faux-agent EDF. Nous avons aussi cette idée reçue qu’il y a davantage de maltraitance en Ehpad, dans les institutions qu’à domicile, ce qui est faux. 70 à 80% des signalements concernent des personnes qui vivent à domicile.
Quel est votre champ d’actions ?
La maltraitance nous est surtout signalée par un témoin ou la victime elle-même. À partir de là, nous procédons à une écoute minutieuse et prenons un maximum d’éléments. Puis nous nous concertons avec les conseillers référents bénévoles, ils sont une douzaine en Franche-Comté, afin d’établir des pistes d’action que nous proposons ensuite à la personne qui nous a contacté.
Tout ce travail est nécessaire parce qu’il faut bien établir qu’il y a maltraitance et nous nous confrontons régulièrement à du déni de la part des victimes.
En 2020, nous avons traité une centaine de situations pour les quatre départements de la Franche-Comté. Depuis le début de l’année, la tendance est à la hausse cela s’explique par le fait que les signalements apparaissent de plus en plus dans les médias.
Comment signaler un cas de maltraitance ?
ALMA Franche-Comté Numéro vert : 0800 008 375 ouvert le mardi de 14h à 16h et le vendredi de 12h à 14h
3977, la centrale d'écoute nationale
Faire un signalement au Procureur et aux services de Police ou Gendarmerie. En cas d’urgence, la situation de maltraitance (de maltraitance grave ou/et de danger imminent et manifeste) doit être signalée au Procureur et aux services de Police ou Gendarmerie.
En maison de retraite : contacter l’ARS, l'agence régionale de santé de votre secteur et le conseil départemental.
