Au lendemain de l'émission "Cash Investigation", l'archevêque de Besançon est venu s'expliquer sur le plateau de France 3 Franche-Comté. Visé par l'enquête de Mediapart, il réfute avoir couvert des faits de pédophilie lorsqu'il était Evêque d'Amiens.
La défense de Mgr Jean-Luc Bouilleret reste sur la même ligne. Il reconnait avoir été alerté par une famille de faits pédophiles. "J'ai immédiatement prévenu le procureur de la République", dit-il.Je n'ai jamais couvert des prêtres soupçonnés de pédophilie dans mon ministère à Amiens
Ces faits remontent au milieu des années 2000 quand il était à la tête du diocèse d'Amiens. Le père Stéphane Gotoghian ne sera condamné qu’en 2014 pour agressions sexuelles sur mineurs.
A la question d'Aude Sillans, journaliste qui lui demande s'il ne regrette pas de ne pas en avoir fait plus, il répond :
La justice nous demande tant que le procès n'a pas eu lieu de rester d'une certaine manière en retrait par rapport à son travail
Dans le diocèse de Besançon, Mgr Bouilleret explique qu'il existe aujourd'hui une cellule d'écoute.
affirme-t-il.Nous avons reçu quelques signalements pour des faits des années 70-80. Nous les signalons au Procureur de la République
Interview : Aude Sillans
Mise en cause par des enquêtes de Cash Investigation et Mediapart pour son attitude face à la pédophilie, l'Eglise catholique de France a réagi mercredi en disant sa "honte" mais aussi sa "détermination" à lutter contre ce "fléau".
"J'éprouve un sentiment profond à la fois de honte, d'humilité et de détermination parce que je suis bien conscient que nous avons commis des erreurs, qu'il y a eu des silences coupables, qu'on a plus voulu défendre l'institution que faire la légitime place aux souffrances des victimes", a souligné le porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Olivier Ribadeau Dumas.
L'émission Cash Investigation diffusée mardi sur France 2 et des journalistes associés au site d'information Mediapart dans leurs articles et un livre publié mercredi ont dénoncé le "silence" de l'Eglise et accusé 25 évêques - cinq encore en poste, les autres à la retraite ou décédés - d'avoir "couvert" 32 "agresseurs" ayant fait 339 victimes. Des affaires qui remontent jusqu'aux années 60, mais la moitié des faits "ont été établis après 2000", selon ces médias.