L'archevêque de Besançon mis en cause par Mediapart s'exprimera mercredi 22 mars dans le 19/20 de France 3 Franche-Comté. Il réagira après la diffusion de l'émission "Cash Investigation" qui dénonce le silence de l'église lors d'affaires d'agressions sexuelles commises par des prêtres.
Pourquoi l'église et Mgr Bouilleret sont mis en cause par Mediapart ?
Selon une enquête de Médiapart, 25 évêques français, dont cinq sont toujours en poste, ont couvert pendant des années 32 prêtres auteurs d'abus sexuels sans que la justice en soit informée. Parmi eux est cité Mgr Jean-Luc Bouilleret aujourd'hui en poste à Besançon.L'émission Cash Investigation diffusée ce mardi 21 mars à 21h50 sur France 2 se penchera sur le silence de l'église.
La conférence des évêques de France (CEF) n'a pas souhaité faire de commentaires avant la diffusion de l'émission. Elle n'y participera pas.
Dans un communique, elle explique ce refus de participer à l'émission en raison "des méthodes utilisées pour les interviews ainsi que par divers renseignements obtenus sur cette émission. Il apparaît que la déontologie journalistique ne soit pas respectée et que cette émission soit plus préoccupée d’accuser que d’expliquer. La Conférence des évêques de France, soucieuse de participer à la vérité tout autant que de travailler à la lutte contre la pédophilie, considère dans ces conditions, ne pas pouvoir faire valoir la vérité des faits et les mesures prises depuis un an.»
Quels faits sont reprochés par Mediapart à Mgr Bouilleret ?
Ces faits remontent au milieu des années 2000 quand il était à la tête du diocèse d'Amiens.Selon le journal, Jean-Luc Bouilleret est alors alerté par trois prêtres et par la famille d’une victime d’un problème entre leur fils et le père Stéphane Gotoghian.
Mgr Bouilleret se serait selon le journal contenté de « signaler oralement tous les éléments en sa possession » au parquet. Il n’enverra aucun signalement écrit, ni ne lancera d’enquête interne.
Le prêtre ne sera condamné qu’en 2014 pour agressions sexuelles sur mineurs.
Mgr Bouilleret dans un court communiqué a affirmé hier qu'il "a fait ce qu’il avait à faire et ce qu’il était en mesure de faire".