Mort de Seïf Boulazreg près d'une boîte de nuit à Besançon : "Foie écrasé, hémorragies importantes notamment sur le crâne", l'avocat de la famille et les proches s'interrogent

Les blessures retrouvées sur le corps de Seïf Boulazreg, mort après avoir essayé d'entrer en boîte de nuit samedi soir 23 juillet à Besançon correspondent-elles réellement à la version des faits donnée par le gérant du QG ? La famille, par l'intermédiaire de son avocat Arié Alimi, attend des réponses alors que l'enquête se poursuit. Détails.

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Les interrogations se multiplient autour de la mort d'un jeune Bisontin après sa tentative d'entrer dans la boîte de nuit le QG dans la nuit du 23 au 24 juillet 2022. Retrouvé inanimé au pied d'un mur du quartier Tarragnoz, puis décédé quelques heures plus tard à l'hôpital, Seïf Eddine Boulazreg a-t-il été victime de coups mortels de la part de ses poursuivants ? C'est en tout cas les interrogations portées par les proches du jeune homme, soutenus par leur avocat Me Arié Alimi, spécialisé dans les affaires de violences policières. L'avocat du barreau de Paris est notamment connu pour avoir défendu plusieurs gilets jaunes, la famille de Cédric Chouviat ou encore celle de Rémi Fraisse.

"Au regard des éléments qui m’ont été soumis, on peut penser que les déclarations du procureur pour l’instant ne coïncident pas avec les éléments recueillis par la famille" nous a-t-il expliqué. Il nous annonce déposer plainte pour meurtre, avec constitution de parties civiles. Des blessures très importantes et multiples ont été retrouvées sur le corps du jeune homme décédé. "On a des premières conclusions du rapport d’autopsie qui interrogent. Hémorragies multiples, foie écrasé, hémorragies importantes notamment sur le crâne, de nombreux organes ont été touchés... On a tendance à s’interroger sur la réalité d’une simple chute de 4 mètres et demi qui aurait causé ces dégâts" précise Me Alimi.

Le lieu où le jeune homme a été retrouvé inanimé n'a pas été sécurisé par la police les jours suivants, laissant supposer que les enquêteurs n'ont pas effectué de relevés où d'investigations approfondies.

On n'a aucune certitude, on a juste des interrogations et des choses qui semblent étonnantes. On espère que la justice se chargera de manière impartiale de mener cette enquête.

Arié Alimi, avocat de la famille de Seïf Eddine Boulazreg

Le gérant du QG ancien policier

L'avocat du barreau de Paris précise que le gérant qui a poursuivi Seïf Eddine Boulazreg est un ancien policier. Selon plusieurs sources, il était par le passé affecté à la brigade anti-criminalité (BAC). "Pour l’instant, on n'a que le témoignage de la personne qui a poursuivi Seïf Eddine. Sauf erreur de ma part, c’est un ancien policier. Ce sont en tout cas les éléments qu’on a. Le fait que le principal témoin et poursuivant de Seïf Eddine soit un ancien policier nous engage à être prudent. La justice a été un peu vite en besogne" dit Me Alimi.

"Les investigations écartent toute responsabilité d’un tiers" avait expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon mardi 26 juillet. Selon la version donnée par le gérant de l'établissement, le jeune homme était "très nerveux" et aurait détérioré une caméra de surveillance après que son entrée dans la boîte lui a été refusée. Il aurait alors fui à pied selon les éléments rapportés par le gérant du QG.

"Seïf n'a rien détérioré, il n'était pas agressif. Rien ne pouvait justifier autant de violences. Il y a plusieurs fractures, son visage était tuméfié, tous les organes ont été touchés... Cette chute ne peut pas expliquer tout ça. Il y a eu un acharnement" nous a quant à elle précisé Nadjma Boudchicha, la cousine du père de la victime.

Des expertises plus précises attendues

Joint par nos soins ce jour, le procureur de la République Etienne Manteaux confirme que l'enquête se poursuit. "L'objectif est d'avoir des données médicolégales", explique-t-il, tout en précisant que la justice attend les analyses anatomopathologiques "qui permettraient de voir la compatibilité entre les lésions et la chute" du jeune homme de 25 ans.

Toujours selon le procureur, ce sont bien le gérant de la boîte de nuit le QG et un salarié qui ont poursuivi Seïf Boulazreg dans les rues bisontines après lui avoir refusé l'entrée dans leur établissement. Les policiers, appelés par la direction de la boîte de nuit, n'auraient fait que constater la présence du corps inanimé du jeune homme, retrouvé au pied d'un mur de 4 mètres et demi.

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