Des investigations ont eu lieu ce mardi 2 août à Besançon, du côté du Faubourg Tarragnoz. Un déplacement de la police scientifique et des pompiers du GRIMP qui survient neuf jours après le décès de Seïf Eddine Boulazreg, survenu dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juillet.
Ce mardi 2 août, à Besançon, des hommes en rouge se succèdent dans le quartier Tarragnoz. La plupart des silhouettes sont casquées, quelques-unes déroulent une corde et grimpent sur des sentiers escarpés. Ce sont les pompiers du Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux (GRIMP). Accompagnés de la police scientifique, ils se sont rendus autour d’un muret de 4 mètres et demi. C’est là où Seïf Eddine Boulazreg a été retrouvé inanimé neuf jours plus tôt, dans la nuit du 23 au 24 juillet. Transporté au CHU de Besançon, le jeune homme de 25 ans était décédé de ses blessures quelques heures plus tard.
« Pourquoi venir neuf voire dix jours après ? »
Ce matin-là, un homme tente d’approcher des lieux. Il s’agit de Karim Daïdaï, un ami de Seïf Eddine Boulazreg. «Je devais aller au boulot, mais j’ai été prévenu par un ami sur Snapchat », explique l’homme à la quarantaine. La police scientifique et les pompiers ont quadrillé le secteur. « Je ne suis pas là pour gêner, je suis là pour savoir la vérité », confie Karim. Il a participé à la marche blanche du samedi 30 juillet. Un rassemblement de 250 personnes qui était parti de la place Pasteur pour rejoindre le lieu où le corps de Seïf avait été retrouvé. L'endroit même où la police et les pompiers organisent les recherches.
« Je suis venu ici pour comprendre vu qu’il y a les spécialistes du domaine, la police scientifique. Le problème, c’est : ‘pourquoi venir neuf voire dix jours après pour constater ce qui s’est passé ?’», explique Karim Daidai. Le lieu où Seïf Eddine Boulazreg avait été retrouvé inanimé n'ont pas été sécurisés par la police les jours suivants la mort du jeune homme.
Le rappel des faits
Que s’est-il alors passé cette nuit-là ? Lors de sa conférence de presse du mardi 26 juillet, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux a donné quelques éléments. Seïf Eddine Boulazreg avait voulu entrer au QG, une discothèque de Besançon, non loin du centre-ville. « Très nerveux », le jeune homme aurait été refusé à l’entrée et aurait détérioré une caméra de surveillance. Le gérant de la boîte de nuit aurait ensuite appelé les policiers, alors que Seïf Eddine aurait été maintenu par les vigiles. Puis le jeune homme a pris la fuite, poursuivi par le gérant de la boîte de nuit le QG et un de ses salariés. L’itinéraire s’arrête alors au pied d’un mur de 4 mètres et demi, où le corps du jeune homme aurait été retrouvé. La thèse privilégiée par le procureur est celle d’une « chute ».
« Les investigations écartent toute responsabilité d’un tiers », a expliqué le procureur de la République de Besançon à la suite de ce « drame épouvantable », lors de cette même conférence de presse du mardi 26 juillet. Des conclusions qui ne convainquent pas le père de Seïf, que nous avons pu joindre mercredi 27 juillet. Maître Arié Alimi, qui représente la famille du jeune homme, questionne aussi la thèse de la chute, après examen des premiers éléments du rapport d’autopsie. L'avocat annonce déposer plainte pour meurtre, avec constitution de parties civiles.