Plusieurs associations féministes, nationales et locales, appellent à un rassemblement jeudi 11 janvier 2024 place Pasteur à Besançon (Doubs). Elles souhaitent dénoncer l'impunité des auteurs de violences sexistes et sexuelles.
"Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelle". Tel est le mot d'ordre du rassemblement organisé par plus d'une vingtaine d'associations féministes nationales et locales. Jeudi 11 janvier à 18 heures, place Pasteur à Besançon, elles souhaitent dénoncer les violences faites aux femmes, aux enfants et aux minorités de genre, ainsi que l'impunité dont bénéficient les auteurs de ces violences.
L'affaire Depardieu provoque la colère des associations féministes
C'est l'affaire Gérard Depardieu qui a poussé ces associations à élever une nouvelle fois la voix contre les violences sexistes et sexuelles. Depuis la diffusion d'un numéro de l'émission Complément d'enquête consacré à l'acteur, où on le découvre prononçant des phrases dégradantes à l'égard des femmes, le cas Depardieu secoue le cinéma et la société française. Et pour cause, visé par trois plaintes pour viol, Gérard Depardieu a bénéficié d'un soutien de taille. Celui du Président de la République, Emmanuel Macron, le 20 décembre dernier dans l'émission C à vous. Interrogé sur l'affaire, il a notamment déclaré : "Il rend fière la France", après avoir salué "un immense acteur".
Ces propos ont suscité l'indignation des associations féministes. "Nous souhaitons bien évidemment dénoncer ces mots intolérables. En prenant le parti de l'agresseur, Emmanuel Macron invalide la parole des victimes", explique Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarités Femmes.
Pousser les politiques à agir
L'affaire Gérard Depardieu a mis en lumière l'impunité des auteurs d'agression sexiste et sexuelle. "C'est très compliqué pour les victimes de porter plainte, car cela n'aboutit presque jamais. Seulement 1% des plaintes pour viols conduit à une condamnation. Alors quand la parole est invalidée, c'est la double peine pour la victime. Il faut en finir avec ce système", constate Eva Bronnenkant. Les associations féministes soulignent dans leur appel au rassemblement que cette affaire Depardieu, médiatisée, est la vitrine de la société actuelle : "Nous voulons que cessent rapidement les laisser-faire et les passe-droits, car les agresseurs n'existent pas qu'au cinéma, ils sont aussi présents dans notre quotidien."
Selon Eva Bronnenkant, ce nouveau rassemblement vise à provoquer une réaction de la politique française. "La société a bien changé, mais il faut aussi que les politiques s'emparent de ces questions avec un véritable plan national. Il n'y a pas assez de moyens mis en œuvre pour lutter contre ce fléau", remarque la présidente de Solidarité Femmes.
Au-delà de ces revendications, ce rassemblement est "aussi un de ces moments vivifiants qui donnent envie de se battre, car nous sommes toutes ensemble à défendre les mêmes valeurs" pour Eva Bronnenkant. Les associations comptent notamment sur la présence de la "jeune génération", de plus en plus "impliquée dans ce sujet de société".