Le président de la République est arrivé le 23 mai en Nouvelle-Calédonie, île en proie à des émeutes et incendie. Trois hauts fonctionnaires ont été désignés pour mettre en place une mission de dialogue.
Rémi Bastille n’arrive pas en terre inconnue. Le préfet du Doubs nommé en 2020 à Nouméa connait bien les rouages politiques, mais aussi culturels de cette île. Il a occupé plusieurs postes au service de l’État. Diplômé de l’ENA, l’École nationale d’administration de Strasbourg en 2011, promotion Badinter, Rémi Bastille connaît bien les Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie en particulier. Entre 2020 et 2022, il a été secrétaire général du haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie. Puis préfet chargé d’une mission de service public en 2022. Il planchait sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Une réforme du corps électoral a mis le feu aux poudres
L'état d'urgence a été décrété le 15 mai en Nouvelle-Calédonie, en proie à des violences, pillages, incendies. La ville de Nouméa notamment a vécu des heures sombres depuis l’adoption par l'Assemblée nationale du projet de révision constitutionnelle qui prévoit l'élargissement du corps électoral. Le gouvernement souhaite autoriser les personnes arrivées sur place depuis 1998 à voter, ce que les indépendantistes jugent dangereux.
La mission de dialogue sera composée de trois hauts fonctionnaires
Parmi eux, Eric Thiers, un de ses ex-conseillers d'Emmanuel Macron, Frédéric Potier, conseiller de l'ex-Premier ministre Manuel Valls, et Rémi Bastille, préfet, tous trois à bord de l'avion présidentiel.
"Ce sont des +techno+ (..) Il faut d'abord un accord politique", pointe Jean-Philippe Derosier.
Cette mission restera sur place "autant qu'il faudra" et "aura pour objectif de faire émerger un dialogue politique local dans le but de parvenir à un accord politique global", a précisé le Premier ministre Gabriel Attal devant le Sénat.
Emmanuel Macron, qui a bousculé tout son programme de la semaine en pleine campagne des européennes, doit rester douze heures sur place, voire plus si nécessaire.
Peu après son arrivée, il rencontrera élus et acteurs économiques pour faire le point sur la situation dans l'archipel, a indiqué l'Elysée.