Anne Vignot, maire de Besançon dans le Doubs, a annoncé lundi 21 octobre 2024 se représenter pour les élections municipales 2026. L'annonce s'est faite sans concertation avec les partis de sa majorité.
"Oui, très clairement, je le dis : je serai là à nouveau en 2026", confirme Anne Vignot, maire de Besançon (Doubs) au micro de nos journalistes Emmanuel Deshayes et David Martin, ce vendredi 25 octobre.
Lundi, l'élue annonçait sa candidature pour les prochaines élections municipales, chez nos confrères de Radiobip/Média 25. Elle avait déjà laissé entendre qu'elle se représenterait auprès de France 3, en 2023. La nouvelle a surpris au sein même de sa majorité : certains partis amis racontent ne pas avoir été mis au courant.
Porte ouverte à LFI ?
"Cela fait des mois et des mois que l'on me pose la question et en réalité, ce sont les opposants qui ont décidé de faire une rentrée politique en s'annonçant tous comme étant candidats", explique l'élue écologiste. En effet, le député de la 1ʳᵉ circonscription du Doubs, Laurent Croizier (MoDem), devrait se présenter aux élections municipales 2026.
"Je n'avais pas l'intention de faire une rentrée là, tout de suite, maintenant, parce qu'il y a effectivement tout un travail à élaborer, mais puisque ça m'est posé aujourd'hui, je dis oui", livre-t-elle. Anne Vignot souhaite continuer son travail réalisé depuis 2020. "Il ne pouvait pas s'arrêter là et on a besoin de faire en sorte qu'il soit continu", souligne-t-elle.
Interrogée par l'Est Républicain sur un potentiel élargissement de la majorité avec LFI, l'édile répond : "Je suis pour travailler à une alliance qui a un fond. Il faut que l'on puisse être multiple, penser tout seul est une erreur [...] Je ne présage rien. Je dis juste que ma porte a toujours été ouverte".
Les socialistes surpris
Président du groupe des socialistes, Nicolas Baudin n'a pas été surpris par la nouvelle en soi : "elle l'avait annoncé sa candidature en 2023".
L'élu se montre en revanche étonné de ne pas avoir été prévenu en amont. "Nous, on n'est pas au courant. On l'a découvert en lisant Facebook donc c'est un petit peu étonnant". Concernant un potentiel élargissement de la majorité avec La France Insoumise (LFI), l'élu se dit très réservé. "Il faut qu'il y ait une cohérence et vu le positionnement de LFI ces derniers mois, j'ai du mal à voir au niveau local ce que cela donnerait", confie-t-il.
"Faire équipe ensemble jusqu'au bout"
Pour le communiste Christophe Lime, conseiller municipal délégué et chargé de la lutte contre les pollutions, cette annonce n'est pas un scoop : "Elle l'avait déjà annoncé dans la presse Bisontine il y a de ça des mois donc ce n'est pas une surprise". Une réaction partagée par Séverine Vezies, membre de la coordination nationale de LFI. "On n'est pas surpris, car en tant que maire sortante, elle est légitime", commente celle qui a appris la nouvelle par les médias.
Christophe Lime s'intéresse au programme qui va pouvoir être monté par Anne Vignot. "Pour nous, c'est surtout le fond et ce qu'on va faire pour pouvoir garder cette ville à gauche". Le conseiller municipal se dit ouvert à une alliance avec LFI : "Ce que l'on a mis en place depuis six ans, si d'autres personnes veulent y participer, on verra".
Pour lui, l'important est de "faire équipe ensemble jusqu'au bout". Interrogée sur cette thématique, Séverine Vezies appelle à la responsabilité de chacun face à la montée de l'extrême droite. "Anne Vignot a gagné à quelques voix en 2020 avec sa coalition. Les conditions sont pires qu'en 2020 et les citoyens attendent de nous qu'on parte rassemblés autour d'un programme clair, donc il faut qu'on discute des conditions d'un rassemblement", développe-t-elle.