Pourquoi "L'hallali du cerf", le tableau de Gustave Courbet devient propriété du musée des Beaux-Arts de Besançon

L'État avait mis en dépôt des œuvres au musée de Besançon dès sa création. Suite à un "transfert de propriété", le musée en devient l'heureux propriétaire. À la grande joie de son directeur qui se félicite de cette marque de confiance et de l'enrichissement des collections.

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« L’Hallali du cerf » de Gustave Courbet est certainement l’œuvre la plus connue du Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon qui « change de main ». Mais au total, 227 objets, tableaux, dessins, sculptures connaissent un « transfert de propriété », de l’État au Musée. Le conseil municipal de Besançon se prononce ce jeudi 9 décembre pour accepter cet acte qui en dit long sur l’histoire des musées en général et de celui de Besançon en particulier.

Musée de Besançon pas si provincial 

Tout commence au XIXème siècle. Dès 1843, le Musée de Besançon reçoit des dépôts de l’État français. Ces prêts sont choisis en fonction des liens qui existent entre l’artiste et/ou l’œuvre et la ville ou la région. « C’est déjà une marque de confiance de l’État vis-à-vis de ce musée de province qui a su, quand même, acquérir une certaine notoriété nationale. Besançon avait dès le XIXème siècle de très belles collections. Ce n’était pas juste un musée provincial et lointain.» raconte Nicolas Surlapierre, le directeur actuel du Musée qui renchérit : « J’ai vécu dans un autre musée une récupération d’un tableau de Picasso… L’État peut toujours reprendre ce qu’il a déposé. Surtout que les donateurs, en général, confient leurs biens à l’État. Ils les pensent plus en sécurité, mieux protégés. L’État, c’est une garantie. » L’État aurait donc pu « nous » reprendre « L’Hallali du cerf » de Gustave Courbet ! Imaginez la catastrophe.

Peint en 1867, il y est installé depuis 1882, un an après que la France l'a acheté. Maintenant, cette récupération ne sera plus possible grâce à ce transfert de propriété.  

Le transfert de propriété de l'État au Musée

Nicolas Surlapierre se réjouit de cette décision et en explique le fonctionnement : « La loi sur les musées date de 2002. Depuis 2006, on entend parler de ce transfert de propriété. L’État a fait le recollement de ses collections : en fonction de ses inventaires, il a vérifié ses œuvres - leur état, les besoins de restauration - dont celles déposées dans les musées de France. Et il a décidé d’un certain nombre de transferts de propriété pour les œuvres déposées avant octobre 1910. Pour nous, il s’agit déjà d’une simplification administrative : si nous voulons prêter une œuvre, nous n’aurons plus besoin de demander l’autorisation. C’est aussi un signe de confiance pour notre établissement et également un enrichissement du patrimoine du musée. Cette liste est très très belle."

Je suis content et fier.

Nicolas Surlapierre, directeur du Musée de Besançon

Sur les 227 œuvres, des tableaux bien évidemment mais aussi des dessins, des sculptures, et des objets d’archéologie comme des amphores, ainsi que des amulettes et flacons égyptiens sans oublier des semelles de momies qualifiées de « très rares » par le directeur.

Avec ce geste de l’État, tous les Bisontins sont donc un peu plus riches, même si c’est de manière purement… fictive. En effet, le musée de Besançon, comme tous les musées français, n’a absolument pas le droit de vendre le moindre petit tableau.       

 

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