20 ans après, vous êtes nombreux à conserver un souvenir intact et toujours douloureux de ces heures dramatiques. Le 11 septembre 2001, des attaques terroristes font plus de 3.000 morts aux Etats-Unis. Les tours jumelles du World Trade Center s'effondrent sous nos yeux.
Attentats. Le mot résonne à nouveau en cette mi-septembre. En France, s’ouvre le procès des attentats du 13 novembre 2015 et l’attaque meurtrière du Bataclan. Autre et sombre anniversaire. Il nous replonge dans ces images qu’on a toujours du mal à croire. Deux tours, des milliers de vies prises au piège ce 11 septembre 2001 dans le ciel de New-York. Les djihadistes d’Al-Qaïda frappent le pays le plus puissant au monde, en direct. Sous nos yeux incrédules.
Quand les larmes coulent devant les images de NYC attaquée au coeur
Sylvie Maugras Vincent habitait alors Saint-Vit près de Besançon dans le Doubs. “J'étais chez moi, j’ai entendu un flash à la radio mentionnant un accident d'avion à New-York. J'ai pensé à un petit avion privé. J'ai allumé la télé. J'ai vu l'horreur. L'immense brèche, les papiers qui volaient et le deuxième avion est arrivé. J'étais pétrifiée. Je ne bougeais plus. Mes larmes coulaient” témoigne cette franc-comtoise.
Quelqu'un avait sauté pour échapper à l'enfer. J'ai vu les tours s'effondrer l'une après l'autre. J'étais sonnée, vidée.
Sylvie
20 ans après, Sylvie se questionne toujours : “Comment peut-on faire ça, imaginer un plan aussi diabolique, rayer toutes ces vies. Je ne peux repenser à ces événements sans avoir les larmes aux yeux. J'estime qu' il est important d'en parler à l'approche de cette date.”
Internet rame, nous sommes tous devant la télé
Au moment de l’attentat des tours jumelles, les télévisions prennent toutes l’antenne. Internet est alors balbutiant. Le débit est bien loin de notre fibre actuelle. Nicolas Guillaume, Bisontin s'en souvient très bien. “ Au sortir du lycée Jules Haag, on vient me chercher et dans la voiture, j'entends en direct vers 13h sur RTL les infos en flash spécial. J'arrive chez mes parents, je me connecte sur le net (56k AOL !) pour trouver des infos mais le net de l'époque est très concentré aux USA et en particulier à NYC ! Le web sature, les sites d'infos ne sont pas aussi dynamiques qu'en 2021 et il y a peu de réseaux sociaux en dehors de "chat". La TV reste le média de cet événement pour voir les images stupéfiantes qui marqueront pour toujours”.
"Je cherchais les dessins animés, je suis tombée sur les images de l’attentat"
Dans l’appel à témoignages, lancé sur la page Facebook de France 3 Franche-Comté, beaucoup de jeunes ont été marqués par ces attentats. Lauriane avait 9 ans. “En rentrant de l'école j'ai demandé à ma mère de me mettre les dessins animés, mais ce jour là, il y avait ces horribles images qui tournaient en boucle” se souvient-elle.
Lisa aussi a été marquée. “Je rentrais du collège, j'avais récupéré mon petit frère à l'école primaire, il voulait les dessins animés (les mini keums à l'époque)... Mais ce jour, on n’a pas trouvé de dessin animé… j'ai vu en direct le 2eme avion s'écraser. J'ai appelé ma maman en panique” raconte aujourd’hui la jeune femme.
“Ce n'est que vers 18h que j'ai appris le drame par mes parents qui étaient devant la télé en état de choc” se souvient Amélie jeune élève à l’époque.
Christophe sortait lui aussi du collège. “J’entendais des élèves hurler qu’il y avait eu un attentat aux États Unis, je suis rentré chez mes parents, toutes les chaînes diffusaient des éditions spéciales et on a vu les tours s’effondrer en direct …on croyait que la 3eme guerre mondiale était lancée” témoigne-t-il. Que les victimes reposent en paix, lance-t-il 20 ans après le drame.
L’horreur sous nos yeux
Christel remonte aussi facilement le temps. “Ce jour de septembre 2011, je rentrais de courses, mes parents étaient chez moi pour mon bébé, la télévision allumée, j'entendais les cris, je me demandais ce qu'il se passait mais quand j'ai vu, j'ai tout lâché. Je me suis assise . "Oh mon Dieu "....jamais je n'oublierai cette horreur, et ma question à ce jour encore : comment peut on faire ça, comment peut on être si monstrueux ?” s’interroge la mère de famille.
Laurence* n’a rien oublié aussi de ce jour-là. Il faisait beau. “J’attendais mon deuxième enfant, j’étais à deux semaines du terme de ma grossesse. Je ne sais pas pourquoi, mais cet après midi là j’ai allumé la télé. Comme ça. Incrédule face à ces images. Je me souviens d’avoir tremblé, pleuré sur mon canapé, comprenant l’horreur de ce qui se déroulait sous nos yeux” dit-elle. “Ma fille a 20 ans aujourd’hui. Elle est passée cet été par New-York, mais n’imagine pas quel aura été le traumatisme mondial à l’époque”.
Le temps qui s’arrête, la sidération
Francis était ouvrier. “J’étais sur un chantier en train de poser une charpente. Le patron est venu exprès pour nous annoncer ça et nous nous sommes tous arrêtés pour écouter les infos l’espace d’une heure” se remémore-t-il. Sonia a une image intacte de ce 11 septembre. “J’arrivais chez ma nounou après le travail, je vois ça à la télé. Elle me dit "deux avions se sont crashés sur les deux tours". Je réponds : "Non, tu as dû mal comprendre. Deux avions qui s' écrasent en même temps ce n’est juste pas possible". On a alors regardé les images ensemble. Dans un silence total pendant plusieurs minutes. “Choc aberration, sidération…”.
"J’ai cru qu’on allait nous renvoyer en Algérie, car les terroristes étaient des Arabes"
Le 11 septembre 2001, Léa* avait 11 ans, elle vit près de Montbéliard dans le Doubs. “Je me souviens très bien de la scène. Je rentrais du collège vers 17h et mon père était installé dans la cuisine en face du petit écran qui trônait sur le plan de travail. J’ai tout de suite vu qu’il avait une mine grave. Il n’a pas quitté les yeux de l’écran. J’ai découvert en tournant la tête en direction de la TV des images qui m’apparaissaient comme incroyables et très effrayantes. On voyait un avion percuter une tour immense, puis un deuxième littéralement exploser contre une seconde. Des gens sautaient dans le vide, d’autres pleuraient et hurlaient en regardant la scène depuis le bas de la tour. J’ai vite compris qu’il ne s’agissait pas d’un film, mais d’une édition spéciale d’informations. De mon point de vue d’enfant, j’ai immédiatement cru que nous étions entrés en guerre totale. Je me souviens avoir pensé que, puisque les terroristes étaient arabes, on allait vouloir nous « renvoyer en Algérie ». En effet, ma mère est française mais mon père est immigré algérien. A priori, et selon ce dont je me souviens, j’ai pensé que tous les arabes de France allaient être chassés du pays. Je me souviens avoir été assez angoissée les jours suivants. Avec du recul, je considère que cet événement a eu un réel impact sur moi à l’époque. Le 11 septembre m’a fait prendre conscience que la situation politique internationale était très instable” raconte la jeune femme 20 ans après.
Quatre avions de ligne détournés par les terroristes, font près de 3.000 morts
Le 11 septembre ou 9/11 en anglais est entré dans l'Histoire, 2.977 personnes sont mortes après le détournement de quatre avions de ligne, dont deux se sont écrasés dans les gratte-ciels de Manhattan, un sur le Pentagone et un autre dans une zone boisée de Pennsylvanie après une contre-attaque des passagers. Les quatre attentats-suicides islamistes ont été perpétrés dans le centre de Manhattan à New York, à Arlington et à Shanksville en Pennsylvanie, en moins de deux heures, entre 8 h 14 et 10 h 3. Les membres du réseau djihadiste Al-Qaïda en sont les auteurs.
* Les prénoms ont été modifiés à la demande des personnes.