L’Assemblée Nationale examinait ce lundi 20 mars 2023, deux motions de défiance à l’encontre du gouvernement en raison du recours à l’article 49.3 sur le projet de réforme des retraites. Du Doubs, Jura, Haute-Saône ou Territoire de Belfort, en Franche-Comté comment a voté votre député ?
Deux motions de censure ont été présentées aux députés: une transpartisane du groupe indépendant Liot et une autre du RN. Cosignée par des députés de la Nupes, la motion Liot (Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires) avait davantage de chances d'être votée par des élus de droite défavorables à la réforme des retraites.
9 voix ont fait la différence
Le vote s’est déroulé après près de deux heures de discours des différentes formations politiques. Il s’est tenu dans des salons en dehors de l'hémicycle durant 30 minutes.
Pour qu'une motion de censure soit adoptée et mène à la chute du gouvernement, il fallait obtenir la majorité absolue de 287 voix. Finalement 278 voix se sont prononcées pour la principale motion. 9 voix de plus auraient conduit au renversement du gouvernement et à la non adoption du projet de réforme.
"Le 49.3 n'est pas l'invention d'un dictateur, mais le choix profondément démocrate qu'a fait le général de Gaulle et qu'a approuvé le peuple français", a déclaré la Première ministre devant l'Assemblée nationale, avant le vote des motions.
Le vote des députés de Franche-Comté sur la principale motion de censure
6 députés comtois ont voté pour cette motion de censure. Ian Boucard, député LR du Territoire de Belfort n’avait pas caché depuis plusieurs jours qu’il s’opposerait au texte de réforme visant à reculer progressivement d’ici 2030 l’âge de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 62 ans. Il avait annoncé qu’il voterait la motion de censure malgré les consignes d’Eric Ciotti patron des Républicains.
Florian Chauche de la Nupes, a voté quant à lui la motion transpartisane du groupe Liot.
Sans surprise, les députés du Rassemblement National ont voté les deux motions.
Députés du Doubs
- Laurent Croizier MoDem
- Eric Alauzet LREM
- Nicolas Pacquot LREM
- Géraldine Grangier RN - POUR LA PRINCIPALE MOTION DE CENSURE
- Annie Genevard LR
Députés du Jura
- Danielle Brulebois LREM
- Marie-Christine Dalloz LR
- Justine Gruet LR - POUR LA PRINCIPALE MOTION DE CENSURE
Dans un communiqué Justine Gruet a justifié le vote de la motion de censure : " Cette réforme aurait notamment mérité une réflexion sociétale plus large sur notre rapport au travail, que nous puissions réellement débattre. Rassembler, c’est visiblement un verbe qui ne fait pas partie du vocabulaire du Président de la République qui, à force d’opposition et de division, fait le jeu des extrêmes, empêchant une alternance avec un parti républicain. Pour ma part, je ne peux me résoudre à penser que les convictions que je défends depuis toujours ne soient plus portées par des élus en responsabilité.
Cette manière de faire de la politique en privant les représentants de la nation de pouvoir s’exprimer par un vote crée un climat délétère avec une colère qui monte dans la rue, dans nos institutions et des extrêmes qui n’attendent que ça. Je fais partie d’un groupe d’opposition et je fais donc le choix, non de gaieté de coeur, de sanctionner cette erreur politique majeure."
Députés de Haute-Saône
- Antoine Villedieu RN - POUR LA PRINCIPALE MOTION DE CENSURE
- Emeric Salmon RN - POUR LA PRINCIPALE MOTION DE CENSURE
Députés du Territoire de Belfort
- Ian Boucard LR - POUR LA PRINCIPALE MOTION DE CENSURE
- Florian Chauche LFI - POUR LA PRINCIPALE MOTION DE CENSURE
Découvrez les noms des 278 députés qui ont voté pour cette motion
A l'annonce du rejet de la motion de censure, près de 150 personnes se sont réunies dans les rues de Besançon.
Réforme des retraites : et maintenant ?
Le rejet des motions de censure va entraîner l'adoption définitive de la réforme des retraites, avant sa promulgation par le chef de l'État. Ce n’est pas encore le cas.
La gauche n'a néanmoins pas dit son dernier mot: un référendum d'initiative partagée est dans les tuyaux, et des recours au Conseil constitutionnel se préparent, notamment de la part du Rassemblement National de Marine Le Pen et de la Nupes.
Jeudi 16 mars, Elisabeth Borne, premier Ministre avait annoncé le recours à l’article 49.3 pour le projet de réforme des retraites, le gouvernement n’ayant pas la certitude en cas de vote d’obtenir une majorité sur ce texte. L'activation de cet article de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure, a déclenché un vent de colère dans le monde politique et syndical et un durcissement de la contestation sociale. Une nouvelle journée d’action est prévue jeudi 23 mars dans toute la France.
avec AFP