Réforme des lycées : Comité technique paritaire annulé à Besançon et manifestation de lycéens en Haute-Saône

Les syndicats FSU, SGEN-CFDT, FO ont boycotté le Comité Technique Académique (CTA) qui devait se tenir aujourd'hui à Besançon. La réunion, consacrée à la carte des spécialités et des options n'a pas pu se tenir. A Vesoul et Gray, les lycéens ont exprimé leur opposition. 

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Vendredi dernier, en Franche-Comté comme dans d'autres régions de France, les lycéens ont manifesté leurs inquiétudes vis à vis de cette réforme. A Salins, les jeunes craignent de ne pas pouvoir poursuivre les études supérieures de leur choix faute d'avoir pu suivre les enseignements de spécialité liés à ces études. 
Ce matin, environ deux cents lycéens ont défilé  dans l'hypermarché Leclerc de Pusey en Haute-Saône. 
Ils dénoncent la réforme du Bac, des spécialités et du lycée général ou professionnel. Certains sont prêts à se joindre aux gilets jaunes en scandant "Macron, t'es foutu, les lycéens sont dans la rue". 


A Gray, deux cents lycéens des deux établissements de la ville ont défilé ce matin sans mettre en avant une revendication précise que cela soit l'opposition à la réforme des lycées ou le ralliement  aux gilets jaunes.

Selon les syndicats qui ont boycotté cette réunion,

"La mise en place de la réforme se fait au détriment de l'intérêt des élèves : de nombreux enseignements de spécialité, cœur de la formation dès la classe de première, ne seront pas proposés partout, contraignant les élèves soit à renoncer à leurs projets, soit à changer d'établissement - s'il y a des places vacantes ailleurs ! Cela posera de graves problèmes au niveau de l'orientation post-bac. Par exemple, un lycéen de Champagnole ne pourra pas étudier la médecine, car son lycée ne proposera pas les SVT ; le dernier lycée du bâtiment de l'académie, à Mouchard, perd sa filière architecture et construction ! Le rectorat évite de dévoiler l'ampleur des suppressions dans la voie technologique et a seulement annoncé qu'il travaillerait sur une base de divisions de STMG et STI à 35 élèves, ce qui constituerait une dégradation inadmissible pour les enseignants comme pour les élèves, dont beaucoup sont en difficultés. La disparition quasi totale de certaines options (EPS, latin, grec) est également programmée."


Lors de notre reportage tourné ce vendredi à Salins, le maire de cette ville déclarait que

"Cette mesure est la marque d'un désintérêt pour des villes rurales comme la notre où le lycée reste une force d'attraction pour les familles. On est en train de tout rationaliser mais on ne va pas sur le terrain pour voir les conséquences, c'est dramatique". 

Selon les syndicats, les lycées de Champagnole, Salins, Gray sont les "plus frappés" par cette réforme.

En fin d'aprés-midi, le rectorat a précisé ses intentions et sa méthode de travail dans le cadre de la réforme des lycées. Selon les services du rectorat, cette réforme "a fait l’objet d’une très large consultation". Dans un communiqué de presse, le rectotat précise : 

L’académie a souhaité privilégier la diversité et la cohérence des parcours des élèves dans une zone géographique raisonnable, tout en permettant des choix originaux et novateurs. L’implantation des spécialités rares a ainsi été guidée par la volonté de les ouvrir au plus grand nombre d’élèves possible en maillant l’ensemble du territoire. La complémentarité a systématiquement été recherchée, plutôt que la mise en concurrence des spécialités ou des établissements, pour assurer la diversité des parcours et la répartition équitable des moyens. Des propositions de mutualisation ont été faites, en particulier pour les spécialités rares et les langues vivantes autres que l’anglais, partout où ces mutualisations peuvent être réalisées. Contrairement à certaines allégations ou rumeurs, un effort particulier sera consenti sur l’offre de formation des lycées de petite taille, afin de maintenir leur attractivité et de garantir l’accessibilité d’une offre diversifiée à tous les élèves de l’académie. Cette politique conduit donc à proposer à tous les élèves des parcours plus riches que par le passé.

Quant à la situation particulière des lycées jurassiens, une réunion est prévue le 10 décembre. 

Sur l'ensemble de la France ce vendredi , une trentaine d'établissements ont été perturbés, de source policière. Les rassemblements autour mobilisaient au total 2.600 participants.
Certains accueillaient des protestataires du mouvement "gilets jaunes".  Le syndicat lycéen UNL avait appelé à bloquer les lycées vendredi, pour protester contre Parcoursup, la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur mise en place l'année dernière, "les classes surchargées, les suppressions de postes". 


 
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