À la retraite depuis peu, depuis des années ou bien toujours en activité, ils nous ont dit pourquoi ils avaient manifesté ce mardi 24 septembre à Besançon (Doubs) contre la réforme des retraites. Colère et désarroi sont palpables.
La réforme du système de retraite prévoit la disparition de tous les régimes spéciaux (dont bénéficient certains fonctionnaires, les employés de plusieurs grandes entreprises publiques), et leur remplacement par un système universel de retraite par points.
Alain, Marie-Claire, Christian et Jacqueline étaient présents à Besançon dans le cortège rassemblant les mécontents.
Alain Breney est à la retraite depuis 16 ans
Il travaillait de nuit, au centre de tri postal de Besançon. Il touche une retraite pleine après 37 annuités et demie. Il se sent privilégié mais craint pour l'avenir."J'ai pu un peu profiter d'une retraite en bonne santé, ce qui ne sera pas le cas demain avec une retraite à points" Toute sa vie Alain a pu bénéficier d'une progession de salaire qui respectait le coup de la vie.
En fin de carrière, il percevait 1950 euros aux PTT. Le calcul actuel lui permet de toucher une retraite de 1350 euros. Il craint cependant que cette somme soit remise en question chaque année si la réforme universelle est adoptée.
Christian Buso est encore actif mais plus pour longtemps
Il a 62 ans et sera en retraite dans un an. "J'ai envie de crier quand j'entends le mot réforme" confie-t-il. Et pour cause, professeur de mathématiques au lycée Jules Haag de Besançon, il subit cette année la réforme des lycées. Éclatement des classes, pagaille énorme... pour lui c'est une très mauvaise chose.
Jacqueline Soullard, 64 ans et des fins de mois parfois difficiles
Elle a travaillé 10 ans dans le privé et 33 ans dans le public. Elle touche une retraite de 1117 euros.
"Je suis dégoutée, j'ai la haine" lance la retraitée. Sa retraite avait augmenté de 3,60 euros en janvier. mais la conséquence a été pour elle de payer la CSG. En contre-partie, elle a perdu 49 euros.
Elle galère et a du mal à finir ses fins de mois. Il y a des mois plus difficiles que d'autres et il lui est déjà arrivé de faire appel au conseil départemental pour payer ses factures. Elle est à la recherche d'un travail.
Marie-Claire Roussel est infirmière anesthésiste à l'hôpital Minjoz de Besançon
Elle travaille aux urgences et au bloc. Ses revendications sont nombreuses.
"On ne sait pas ce qu'on aura comme retraite, ni quand" nous explique t-elle. Le mouvement aux urgences est l’un des plus importants conflits sociaux à l’hôpital public depuis des années.
Le manque d’effectifs et le manque de lits d’hospitalisation en nombre suffisant pour faire face à une hausse régulière du nombre de passages est l'une des principales motivations. Marie-Claire connait la situation car elle y est confronté chaque jour. Chaque jour on lui demande de faire plus avec moins de moyens. Aujourd'hui, elle est dans la rue pour cela et aussi pour dire non à la réforme des retraites.