“S'il suffisait de quatre jours pour former un prof, ça se saurait”, dans l’académie de Besançon, une formation pour préparer les enseignants contractuels

À quelques jours de la rentrée scolaire, les professeurs contractuels de l’académie de Besançon en Franche-Comté suivent une formation. Quatre jours pour les rassurer et leur donner des bases afin d’appréhender leur arrivée devant une classe.

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J-6 avant la rentrée scolaire. Cette année, 774 professeurs contractuels (enseignant en CDD, n'ayant pas passé de concours dans l’enseignement) pourront être sollicités dans l’académie de Besançon. Parmi eux, des néo-contractuels, des professeurs qui se retrouveront pour la première fois devant une classe le 2 septembre 2024 dans le Doubs, Haute-Saône, Jura ou Territoire de Belfort. 

Pour les préparer au mieux face à ce défi, l’académie de Besançon a mis en place une formation de quatre jours, qui a commencé le lundi 26 août. L’occasion d’en apprendre plus sur la gestion d’une classe. 

“Leur donner les clés du métier d’enseignant” 

Cette formation est organisée depuis trois ans, l’académie comtoise est l’une des premières à l’avoir mise en place. “L’objectif premier, c’est de rassurer les néo-contractuels qui vont prendre leur première classe dès ce lundi pour certains. Leur donner les clés du métier d’enseignant” explique Valérie Obliger, enseignante et formatrice académique à nos journalistes Alexane Marcel et Laurent Brocard. Elle tient aussi à compléter : “On ne les lâche pas comme ça dans l’établissement dans lequel ils vont enseigner, ils auront un tuteur pour les encadrer”. 

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Car il faut dire que se retrouver devant une classe de 30 ou 35 élèves peut être particulièrement impressionnant pour la première fois : “c’est très contradictoire, il y a toute l’excitation, et comme c’est dans l’inconnu il y a beaucoup d’idéalisation” témoigne Isabelle Blachère qui va faire sa première rentrée en tant que professeure contractuelle cette année. Elle attendait beaucoup de cette formation.

J’espère que ça va me rassurer, me donner des bases, car c’est tellement un nouveau monde. Puis c'est le moment de préparer tout doucement cette rentrée et d’arriver très costaud lundi devant les élèves.

Isabelle Blachère

Néo-contractuelle

Une formation insuffisante 

Mais cette formation n’est pas du goût de tout le monde. Nathalie Faivre, co-secrétaire académique du SNES-FSU Besançon s’indigne de la durée de ce module : “s’il suffisait de quatre jours pour former un prof, ça se saurait, ce n'est juste pas possible”. Elle concède : “bien évidemment que le rectorat fait un effort pour ne pas mettre en difficulté les collègues, mais c'est loin de suffire pour former les enseignants, normalement, il faut faire trois ans dont deux de master et un de stage”. Ce déficit de formation a des conséquences selon la syndicaliste.

On connait des endroits où les contractuels tiennent le coup pendant 15 jours, puis démissionnent.

Nathalie Faivre

Co-secrétaire académique du SNES-FSU Besançon

Aujourd’hui, les académies sont tributaires des professeurs contractuels, notamment en raison d’une pénurie de plus en plus importante des enseignants. Ces derniers sont de moins en moins nombreux à passer le concours. À noter, une légère amélioration pour la session 2024. Le nombre de postes à l’éducation nationale pourvus après le CAPES est de 86,4 % contre 82,4 % l’année passée. 

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