Chaque année en France, 6000 personnes sont dépistées séropositives. Quelles conséquences dans leur vie quotidienne ? Questions à Michaël Peyrazat, de l’association AIDES Franche-Comté.
La lutte contre le SIDA a fait d'énormes progrès. Mais le dépistage reste insuffisant . A l’heure du Sidaction 2018, questions à Michaël Peyrazat, de l’association AIDES Franche-Comté, à Besançon.
- Quelle est la première réaction des personnes qui apprennent qu’elles sont séropositives ?
Certaines s’attendaient à ce résultat, pour d’autres c’est une surprise. Mais la réaction est la même s’agissant du VIH ou d’une autre pathologie.
- Vous voulez dire que le SIDA s’est banalisé ? Parce que les traitements sont aujourd’hui efficaces ?
Notre rôle est aussi d’expliquer que le SIDA reste à part. C’est une affection chronique qui se traite, grâce aux médicaments. Mais contrairement à d’autres maladies chroniques, elle est incurable !
- Et une fois le diagnostic confirmé ?
Apprendre que l’on est séropositif, c’est toujours un coup de marteau sur la tête ! Il faut faire face à l’angoisse pour sa propre santé. Et aussi faire face à l’angoisse, au stress de son entourage. Une mère de famille doit-elle le dire à ses enfants ? Un homme doit-il en parler à son compagnon ? Un adolescent à ses parents, qui ignorent son homosexualité ?
- Quelle est la vie quotidienne d’une personne séropositive ?
Quand on est séropositif, on peut mener une vie normale. Faire du sport, avoir une vie de famille, une vie professionnelle. Le traitement est beaucoup moins contraignant qu’aux débuts de la trithérapie. Il peut se réduire à la prise d’un seul comprimé, le matin ou le soir.
- Vous parlez de la vie professionnelle, il n’y a plus de risque de discrimination ?
La réalité est nuancée. Les difficultés sont rares avec la haute hiérarchie, elles peuvent exister avec les collègues ou la hiérarchie intermédiaire. Les personnes séropositives peuvent choisir de ne pas en parler, rien n’oblige à le faire, y compris au médecin du travail. D’autres choisissent de le faire, preuve qu’elles se sentent en confiance…
- Quand on est séropositif, on a toujours une santé plus fragile que les autres ?
Plus le dépistage se fait rapidement après l’infection, plus le traitement peut démarrer vite… et moins importants sont les risques de contracter une maladie opportuniste.
(On appelle maladie opportuniste toute affection qui profite de la défaillance du système immunitaire pour s'installer)
Le Sidaction 2018 sur France Télévisions
- Cette année encore, France Télévisions accompagne la recherche et la lutte contre le sida en soutenant le Sidaction, du 23 au 25 mars, Le programme détaillé sur les antennes de France 3 et de France 2 est ici.
- Pour les dons, vous pouvez choisir le numéro de téléphone, le 110, ou le site du Sidaction à cette adresse.