On les appelait les « pépères ». Les soldats des régiments territoriaux sont les plus âgés engagés dans le conflit. Affectés aux travaux annexes, soit disant tranquilles. Ils sont par la force des choses aussi amenés à combattre. Ils payent un lourd tribut.
De 1914 à 1918, huit millions d’hommes sont mobilisés. Les plus jeunes, appelés ou engagés, rejoignent l’armée d’active. Les hommes de 34 à 45 ans sont, eux, affectés à l’armée territoriale et sa réserve. Ils sont considérés comme trop âgées et plus assez entraînés pour être en première ligne. Au total, on compte au début du conflit 145 régiments d’infanterie territoriale, dont le 54ème basé ici à Besançon.
Pathé Gaumont
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©France 3 - Florence Cicolella
Les régiments territoriaux doivent au départ assurer des services de garde et de police aux frontières, dans les villes, sur les axes de communication. Mais ils effectuent aussi des travaux de terrassement, de fortification, particulièrement harassants. Ils creusent et entretiennent les tranchées, se rapprochant dangereusement du front. En soutenant et ravitaillant les troupes d’active, ils sont frappés par les bombardements et les gaz. Les territoriaux ont aussi la tache sordide d’explorer et nettoyer les champs de bataille. Ils enterrent les morts et accompagnent les prisonniers. Les plus chanceux seront les « détachés en usine ».
Dès les premières semaines de la guerre, les importantes pertes au front poussent l’Etat-Major à intégrer les plus jeunes des territoriaux dans les régiments d’infanterie. Ils vont vivre et mourir en première ligne. La loi du 5 août 1914, abrogeant toutes les précédentes, précisait bien que tous les hommes de l’active ou territoriaux, pouvaient être employés indistinctement dans les services des armées, au fur et à mesure des besoins qui viendraient à se produire dans la guerre. Et il y eut beaucoup de besoins. Le premier août 1918, tous les régiments territoriaux sont officiellement dissous et leurs hommes dispersés dans les régiments d’active et de réserve. Ils n’eurent pendant quatre ans, de pépères que le surnom.
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