"Tout le monde doit coopérer ensemble" : les habitants d'un immeuble de Planoise continuent leur opération "journée sans dealer"

Après une première "journée sans dealer" le 18 janvier dernier, les habitants de l'immeuble "Le Molière" dans le quartier de Planoise à Besançon (Doubs) ont repris l'occupation du hall de leur immeuble. Ils souhaitent empêcher le trafic de drogue au sein de leur lieu de vie.

Depuis le dimanche 11 février, les habitants et copropriétaires du bâtiment "Le Molière" dans le quartier de Planoise à Besançon (Doubs) occupent le hall de leur immeuble. Dépassés par l'ampleur du trafic de drogue au pied de leur résidence, ils espèrent dissuader les dealers d'y installer leur point de deal et trouver un terrain d'entente avec eux. 

Après une première "journée sans dealer" le 18 janvier dernier, les habitants ont décidé de continuer leur combat, cette fois sur une semaine entière. L'une des copropriétaires, qui a souhaité garder l'anonymat, porte la mobilisation à bout de bras. "Aujourd'hui, je continue à occuper le lieu, avec d'autres habitants. Mais c'est dur de tenir sur la longueur parce qu'on n'est pas nombreux", explique-t-elle. 

Des discussions et de l'espoir 

Cette copropriétaire n'est pas dupe. "Nous sommes là de 9 heures à 18 h 30 en général, mais quand on lève le camp, on sait bien que les dealers peuvent revenir. On les voit tourner autour toute la journée." Pourtant, avec d'autres personnes mobilisées, elle a pu discuter avec certains d'entre eux pour expliquer la situation. Une discussion fructueuse selon elle. "Ils sont assez compréhensifs finalement, ils ont compris que nous étions impactés par leur trafic. C'est ça que je trouve assez touchant."

Parmi les solutions abordées avec ces jeunes, le déplacement du point de deal à l'extérieur du Molière, mais aussi de tous les immeubles de Planoise. "Je ne veux pas qu'ils s'installent dans un autre lieu de vie, ce n'est pas le but. Mais on peut trouver un terrain d'entente. Déjà, il faut leur faire comprendre qu'on ne va plus les laisser faire, confie-t-elle avant d'ajouter, confiante, je crois qu'ils vont partir." 

Car pour ces 30 copropriétaires et tous les habitants du Molière, le trafic de drogue est un véritable enfer. Appartements vandalisés, intimidations, agressions, la peur s'est installée depuis un an. "Nous avions accroché des caméras de surveillance. Elles ont été mises hors service. C'est à partir de ce moment, en février 2023, que le point de deal journalier a commencé", constate la copropriétaire. 

"Ce n'est pas qu'une histoire de répression"

Si cette opération de plusieurs "journées sans dealer" a pour vocation de déloger les trafiquants de drogue, cette copropriétaire n'attend pas de mesures répressives envers ces jeunes dealers de Planoise. "Ils ne sont pas vraiment méchants. Ils sont tombés dedans et maintenant c'est compliqué d'en sortir. Ce n'est pas qu'une histoire de répression, il s'agit de se demander ce qu'on offre à ces jeunes pour évoluer", témoigne-t-elle. 

En recherche d'une solution, elle attend surtout une implication de la part de tous les acteurs : "Les forces de l'ordre, les services sociaux, les élus, les citoyens, tout le monde doit coopérer ensemble." Pour elle, l'encadrement de la consommation de drogue pourrait aussi régler le problème du trafic de substances illicites. 

Quelques jours après la visite du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à Besançon le 10 février, venu constater les résultats de l'opération antidrogue "place nette" dans le quartier de Planoise, ces habitants espèrent trouver une solution à ce trafic dans leur hall. D'autres opérations ponctuelles auront lieu au pied de l'immeuble. Les copropriétaires comptent occuper le hall jusqu'à la fin de la semaine. 

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