Cette jeune fille de 20 ans, au visage dissimulé, portrait une petite pancarte samedi 23 septembre 2023 lors du rassemblement contre les violences policières et le racisme. Une pancarte qui avait fait réagir le préfet et la Ville de Besançon.
Elle a pu s’expliquer lors de sa garde à vue. Selon le parquet, la jeune femme, a expliqué qu’elle contestait juste le fait que les policiers soient armés, et qu’ils représentent selon elle un danger pour la société. La jeune femme, étudiante à l'université de Franche-Comté, a reconnu être l'auteure de cette pancarte, précisant avoir été complètement dépassée par son écrit suite à la médiatisation nationale des faits. Elle a regretté son geste, selon le Procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
La justice n’a pas relevé d’éléments intentionnels, ni pu qualifier les faits d’apologie au meurtre. L'enquête est donc classée sans suite. "Pour pouvoir engager des poursuites pour apologie de crime d'atteinte volontaire à la vie, le parquet (...) doit être en mesure de démontrer la volonté (...) d'appeler au meurtre de policiers", a précisé le procureur.
Une condamnation de tous bords
La Préfecture du Doubs avait condamné rapidement dans un communiqué publié le soir même de la manifestation, cette pancarte “appelant au meurtre de policiers” selon ses termes.
Jean-François Colombet, préfet du Doubs, condamnait alors fermement cet agissement scandaleux et inqualifiable à l’encontre des forces de l’ordre. Il intervenait moins de 48 heures après une tentative d’homicide contre un policier lors d’un contrôle de la brigade anti-criminalité à Sochaux. Il avait été suivi par la maire de Besançon Anne Vignot, non présente ce jour-là à la manifestation qui avait rassemblé près de 700 personnes.
Le secrétaire national délégué à la zone est du syndicat Unité SGP Police, Stéphane Morisse, avait été choqué lui aussi par les mots de cette petite pancarte en tête de cortège. C'est effectivement "jouer sur les mots pour ne pas être attaqué pénalement, mais il y a bien une provocation derrière ces propos".
Pour nous, c'est inadmissible, on espère que les faits seront judiciarisés. Cela constitue pour nous des menaces de mort, un véritable appel au meurtre.
Stéphane Morisse, syndicat Unité SGP Police
Une enquête préliminaire avait dans la foulée été ouverte au commissariat de Besançon.
La jeune femme entendue par la justice a néanmoins été condamnée pour avoir dissimulé son visage lors de la manifestation. Elle fait l’objet d’une mesure pénale et devra effectuer 30 heures de travail non rémunérées.