"Un flic, une balle" : une des pancartes dans la manifestation de Besançon contre les violences policières fait réagir

Lors de la manifestation du 23 septembre à Besançon, dans le cadre de l'appel national "contre les violences policières", une petite pancarte avec les mots "Un flic, une balle" suscite des réactions d'indignation. Une enquête préliminaire est ouverte.

C'est une petite pancarte, à peine de la taille d'une feuille A4. Deux mots écrits au feutre noir : "Un flic, une balle". Le carton est brandi par une personne qui ne souhaite pas être reconnue, juste derrière la banderole officielle de début de cortège dont le slogan est éloigné des quatre mots provocants "Les idées d'extrême-droite gangrènent la société, préférons-leur la fraternité".

Sur les 700 manifestants (470 selon la préfecture du Doubs), peu de personnes l'ont vue, mais on l'aperçoit sur des photos ou des vidéos prises au début de la manifestation. Un défilé organisé comme dans une centaine d'autres villes en France à l'appel de nombreuses associations, syndicats et mouvements qui condamnent les "violences policières" et "le racisme systémique". À Besançon, la manifestation se déroule normalement dans les rues du centre-ville ce samedi 23 septembre après-midi. 

Vers 20 heures, Jean-François Colombet, le préfet du Doubs publie un communiqué condamnant cette pancarte qu'il considère comme "un appel au meurtre de policiers". 

Scandaleux et inqualifiable, cet agissement l’est d’autant plus qu’il intervient moins de 48 heures après une tentative d’homicide d’une extrême et rare violence contre un policier lors d’un contrôle de la brigade anti-criminalité à Sochaux.

Jean-François Colombet, préfet du Doubs

Sans plus tarder, la maire de Besançon, Anne Vignot, dont le parti EELV appelait à manifester, condamne, elle aussi, ces propos même si elle n'a pas participé à cette marche.  L'élu municipal communiste Hasni Alem a tenu également a marqué son désaccord avec les mots de cette pancarte. 

Les élus d'opposition de la municipalité bisontine, membres du groupe "Besançon Maintenant" ont également réagi le lendemain de la manifestation.

Nous espérons que la justice s’emparera du sujet très rapidement afin de punir les auteurs de cet acte. Cela ne fait que renforcer les fractures et attiser la haine envers ceux qui nous protègent, nous et nos proches, au quotidien.

Besançon Maintenant, opposition municipale

Le Point, Le Figaro, Valeurs Actuelles, Europe 1 ont relayé l'information. "C'est un emballement orienté politiquement " estime Noëlle Ledeur (collectif SolMiRé pour la défense des jeunes migrants) qui était en tête de cortège. 

La militante estime que cette pancarte "ne représente pas les convictions des organisations signataires de l'appel". Noëlle Ledeur rappelle qu'"il ne s'agissait pas de faire des slogans anti-flic". 

Séverine Véziès, la figure de proue de la France Insoumise dans le Doubs participait, elle aussi, à la manifestation de Besançon. Pour elle, "la manifestation ne se résume pas" à cette pancarte. Quand elle l'a vue, la femme politique s'est interrogée. 

Où en est-on pour que des jeunes puissent écrire une telle phrase ? Évidement, je ne l'aurais pas écrite moi-même. Cela montre qu'il y a un problème dans la politique de maintien de l'ordre du gouvernement. Les responsables sont à chercher du côté de Darmanin et de Macron.

Séverine Véziès, La France Insoumise

Noëlle Ledeur l'affirme, elle n'irait pas "manifester avec un slogan pareil". La militante souligne l'ambiguïté de la phrase. "Un flic, une balle", cela peut aussi vouloir dire qu'un "policier est armé et qu'il tire".

Je pense que ce double sens est volontairement ambigu et provocateur. Ce slogan n'est pas représentatif des organisations appelant à la manifestation.

Noëlle Ledeur, militante SolMiRé

Le secrétaire national délégué à la zone est du syndicat Unité SGP Police, Stéphane Morisse, est choqué par les mots de cette petite pancarte. C'est effectivement "jouer sur les mots pour ne pas être attaqué pénalement, mais il y a bien une provocation derrière ces propos".

Pour nous, c'est inadmissible, on espère que les faits seront judiciarisés. Cela constitue pour nous des menaces de mort, un véritable appel au meurtre.

Stéphane Morisse, syndicat Unité SGP Police

Une enquête préliminaire a été ouverte au commissariat de Besançon. 



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