A l'appel de 198 organisations, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans l'une des manifestations organisées ce 23 septembre à Besançon, Montbéliard, Dole, Arbois et Lons-le-Saunier. Comme ailleurs en France, les manifestants dénoncent les violences policières et n'acceptent pas qu'il y ait "encore d'autres morts comme Nahel" tué à Nanterre en juin 2023.
Qu'ils soient syndicalistes, militants politiques ou associatifs ou simples citoyens, ils ont voulu répondre à l'appel de cette "marche unitaire" du 23 septembre 2023 "contre les violences policières, contre le racisme systémique et pour les libertés publiques". Ces mouvements sont plutôt ancrés à gauche. À noter l'absence du Parti Socialiste et du Parti Communiste dans les rangs des manifestants.
Plus d'une centaine de rassemblements ont lieu en France. Ce samedi matin, d'après nos confrères du Progrès "près de 80 personnes se sont réunies à Lons et une trentaine à Dole".
Le décès de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, avait déclenché une vague d'émeutes fin juin. Hedi, 22 ans, a été grièvement blessé par un tir de LBD à Marseille en marge de ces émeutes, à la suite desquelles quatre affaires de violences présumées des forces de l'ordre ont donné lieu à l'ouverture d'enquêtes.
300 personnes à Besançon
Partis du parking Battant de Besançon, les manifestants de Besançon ont défilé dans le centre-ville. Parmi eux, le médecin neuro-chirurgien Laurent Thines. Lors des conflits entre les gilets jaunes et la police, Laurent Thines avait déjà dénoncé en 2020 les conséquences de l'utilisation des tirs LBD.
On n'est pas forcément contre la police mais on est contre les dérives de la police, l'inaction du gouvernement et son utilisation de la police pour réprimer la colère sociale.
Laurent Thines, manifestant
Un autre manifestant interviewé par Aline Bilinski et Damien Lefauconnier précise les raisons de sa présence dans cette manifestation du 23 septembre.
Il est temps de dénoncer le racisme d'état, les violences policières. C'est important de se montrer aujourd'hui pour lutter contre cette dérive fascisante de la société française.
Manifestant du 23 septembre
Déjà le 8 juillet 2023, des rassemblements avaient eu lieu à Dijon et Besançon, "contre l'escalade des violences". À l'appel de plusieurs collectifs, dont la Ligue des Droits de l'Homme, la CGT, Solidaires, SOS Racisme, le rassemblement rappelle que "l'escalade des violences est une impasse et doit cesser."
Mobilisation sous surveillance
Dans son rapport annuel, publié jeudi, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a indiqué que le nombre d'enquêtes menées sur l'usage de la force des policiers sur la voie publique avait nettement augmenté en 2022.
"Accoler les termes de "violences policières" et de racisme, ça jette le discrédit sur toute une profession", a désapprouvé la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé samedi sur FranceInfo.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a adressé vendredi une lettre de soutien aux policiers et gendarmes et envoyé un télégramme aux préfets, dont l'AFP a eu copie, les appelants à "faire preuve d'une vigilance particulière concernant ces rassemblements", de prendre un arrêté d'interdiction si nécessaire et de signaler les messages "porteurs de slogans insultants et outrageants à l'endroit des institutions de la République, de la police et de la gendarmerie susceptibles de tomber sous le coup de la loi".
Le ministère de l'Intérieur a mobilisé samedi entre 130 et 135 unités de force mobile, soit 30.000 policiers et gendarmes, sur l'ensemble du territoire.