Violences après la mort de Nahel : des tensions encore présentes en Franche-Comté, les élus de Besançon lancent un appel au calme et au dialogue

La nuit du vendredi au samedi 1er juillet a été marquée par de nouveaux incidents dans plusieurs communes et villes dont Belfort, Bethoncourt ou Grand-Charmont dans le Doubs. À Besançon, la tension est retombée d'un cran. Les élus appellent au calme.

Le nord Franche-Comté sous tension la nuit dernière

À Belfort, les pompiers sont intervenus à de multiples reprises dans le quartier des Résidences où une dizaine de voitures ont été incendiées. Le bâtiment de Territoire Habitat a été pris pour cible. “Il y a 100.000 euros de dégâts” estime Damien Meslot, maire de Belfort. Des policiers municipaux ont été pris à partie, sans faire de blessé. Selon le maire de Belfort et président du Grand Belfort, “ça n’a pas baissé en intensité, mais les prépositionnements des forces de gendarmerie, police et pompiers ont permis d’éviter le pire. Les pompiers sont intervenus vite” précise l’élu. 7 personnes ont été interpellées, elles sont majeures, et étaient connues de la justice.

Dans le pays de Montbéliard, la ville de Montbéliard a pris la décision d’instaurer un couvre-feu de 21h à 6h pour les mineurs du vendredi 30 juin jusqu'au 14 juillet inclus. Des individus ont tenté d'entrer dans le tribunal de Montbéliard. Les forces de l'ordre ont empêché cette intrusion.

À Bethoncourt, des jeunes s’en sont pris au club de pétanque. Les boules volées ont ensuite servi de projectiles pour tenter de pénétrer dans la mairie, et s'en prendre aux véhicules de gendarmerie. À Grand-Charmont, c’est le chantier l’espace de restauration scolaire qui a été vandalisé.

Ailleurs dans le Doubs, des feux de voitures ou de poubelles ont été signalés dans plusieurs communes de Valdahon, à Mandeure, Bethoncourt ou Hérimoncourt. 10 véhicules dont un utilitaire ont été incendiés, précise la Préfecture du Doubs. 

Le centre-ville de Besançon sous protection policière

À Besançon, 150 personnes ont défilé vendredi en fin de journée de Battant en hommage à Nahel et contre les violences policières. Le rassemblement avait été interdit peu de temps avant par le Préfet du Doubs qui a pris un arrêté interdisant toute manifestation ou rassemblement à caractère revendicatif du 30 juin 19 heures au 4 juillet au matin. Les ponts du centre-ville ont été sécurisés par les forces de l’ordre pour éviter tout incident ou pillage en centre-ville. Les transports en commun avaient été mis au ralenti en fin d’après-midi.

9 interpellations dans le quartier de Planoise à Besançon

Néanmoins, des tensions ont eu lieu dans le quartier de Planoise. Un abri de tram a été incendié. 9 personnes ont été interpellées indique la Préfecture. Les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de mortiers, des jets de projectiles incendiaires. Elles ont répliqué par des gaz lacrymogène.

Nous appelons au calme, à la sérénité, au dialogue.

Anne Vignot, maire écologiste de Besançon

48 heures après les violences dans le quartier de Planoise ou le Crédit Mutuel a été incendié, et un supermarché vandalisé, la maire de Besançon  a lancé un appel au calme lors d'une conférence de presse commune avec les principaux élus d’opposition, Ludovic Fagaut et Laurent Croizier,

Nous appelons au calme, à la sérénité, au dialogue. Nous entendons de façon tout à fait légitime que la jeunesse puisse dire qu’elle a été choquée, qu’elle est en colère, et qu’elle demande à ce qu’on l’entende. Mais, pour autant, rien ne peut justifier la violence telle qu’elle est déployée aujourd’hui". À droite, Ludovic Fagaut, élu LR a apporté son soutien aux forces de police, pompiers, habitants, commerçants ou agents municipaux, confrontés à ces violences urbaines. “L'État de droit doit primer. Il faut que l’ordre public soit restauré sur le territoire bisontin. Aujourd’hui, on ne peut pas profiter d’une situation (et c’est la justice qui fera son travail) pour connaître des scènes d’émeutes, de guérilla urbaine sur différents quartiers comme Planoise ou Clairs-Soleils. Il nous faut être intransigeants avec ceux qui veulent détruire notre ville et notre société” a déclaré l’élu de droite.

À Besançon, pour la deuxième journée consécutive, les transports circuleront de façon réduite en fin de journée. Voir prévisions Ginko.

Des drones autorisés pour les gendarmes en Haute-Saône

Parmi les mesures entrées en vigueur pour tenter d’enrayer ces épisodes de violences, en Haute-Saône, le préfet a autorisé les captations d’images pour les gendarmes, y compris au moyen de drones ou aéronefs. Une mesure qui s’applique du 30 juin au 3 juillet inclus de 18h à 6 heures du matin dans les communes de Fontaine les Luxeuil, Saint-Loup sur Semouse, Héricourt. Mais également dans les quartiers du Montmarin, du Mortard à Lure, des Capucins à Gray, Messier à Luxeuil.

Nahel, 17 ans tué lors d’un contrôle de police

Depuis la mort mardi 26 juin de Nahel, un adolescent déscolarisé devenu livreur, écoles et édifices publics ont été la cible de la colère de jeunes habitants de quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient secoué la France en 2005 après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

Le drame s’est produit lors d'un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, un mineur connu pour des refus d'obtempérer. Le policier de 38 ans, auteur du coup de feu, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi après-midi. Les obsèques de la jeune victime ont eu lieu ce samedi 1er juillet à Nanterre.

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