Laurent Thines, neurochirurgien du CHU de Besançon (Doubs), a rejoint une trentaine de personnalités, ce jeudi 1er août à Montpellier (Hérault), afin d'interpeler les vacanciers sur les dangers des "lanceurs de balle", plus connus sous le nom de LBD.
C'est une longue bataille que mène Laurent Thines. Alors que les grands rassemblements des Gilets Jaunes, souvent entâchés de heurts avec les forces l'ordre, ont touché à leur fin, le neurochirugien du CHU de Besançon continue d'interpeler les pouvoirs publics sur les dangers des LBD.
Le médecin a rejoint, ce jeudi 1er août à Carnon près de Montpellier (Hérault), une trentaine d'acteurs des dernières contestations sociales. Parmi eux : des associations, des Gilets Jaunes, des hommes politiques et d'autres spécialistes du monde médical.
Pendant un peu plus d'une heure, Laurent Thines et ses confrères ont enchaîné les interventions publiques afin de sensibiliser les vacanciers présents au bord de l'eau sur les dangers des LBD : "Il s'agissait de rappeler que même en vacances, certaines personnes continuent de vivre avec des mutilations", explique-t-il.
Des médailles et des allocutions aux deux décédés
Les acteurs sur place ont également prononcé des allocutions en l'honneur de Zineb Redouane, décédée vraisemblablement à cause d'un choc avec une grenade lacrymogène en décembre dernier. Un autre hommage a été rendu à Steve Maia Caniço, un jeune Nantais disparu dans la Loire après une charge de police, en juin dernier.
Certaines personnes ont ensuite reçu des médailles. Pour beaucoup il s'agissait de personnes mutilées par des tirs de LBD. "Cette remise est à double sens. Il fallait les honorer d'une certaine manière. Ils ont des vies gâchées après ce qui leur est arrivé. Mais ces médailles sont aussi une sorte de contestation à l'encontre du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui a décoré des policiers qui faisaient l'objet d'une enquête pour violence."
"Cela m'était insupportable"
Après de nombreux mois de manifestations des Gilets Jaunes, près de 2 200 blessés ont été constatés par le ministère de l'Intérieur, en mai dernier. Laurent Thines évoque près de 500 personnes qui gardent de lourdes sequelles de tirs de ces "lanceurs de balle".
"En tant que médecin, cela m'était insupportable de voir la vie de ces gens foutue en l'air par des armes qui ne devraient pas être autorisées. A une contestation sociale, il faut apporter une réponse politique et pas simplement répressive. C'est devenu, de plus, un problème de santé publique majeur."
Le neurochirurgien, déjà auteur d'une pétition à succès, compte bien poursuivre son combat contre les LBD. Un autre rassemblement de plus grande envergure est déjà marqué dans son calendrier au 31 août prochain. Il aura lieu à Genève, place des Nations, devant l'office des Nations unies.