Lanceurs de balles de défense : la pétition du neurochirurgien de Besançon récolte près de 75 000 signatures

Chef de service au CHU de Besançon, il dénonce les dommages irréversibles des armes sub-létales. Sa pétition, lancée il y a deux semaines, recueille déjà plusieurs dizaines de milliers de signatures.

Avant la nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes", ce samedi 2 février, une pétition contre l'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) diffusée sur internet a récolté, vendredi, plus 75 000  signatures.

Il y a deux semaines, le professeur Laurent Thines, neurochirurgien au CHU de Besançon, mettait en ligne cette pétition pour demander à terme l'arrêt armes sub-létales qui, écrit-il, sont extrêmement dangereuses.

"Les lésions constatées et prises en charge par nous, personnels soignants, dues à ces armes utilisées sur des personnes parfois très jeunes ou âgées, exerçant leur droit à manifester, sont choquantes et inacceptables : énucléation, amputation d’extrémité de membre, fracas maxillo-facial et dentaire, traumatisme cranio-cérébral engageant le pronostic vital… Tant de vies ont été ainsi sacrifiées", nous expliquait-il.
 
Laurent Thines a lancé ce "moratoire sur l'utilisation des armes sublétales", appelant particulièrement au soutien du personnel soignant français. Il y dénonce l'utilisation des LBD mais aussi des grenades de désencerclement, "tout aussi dangereuses", par les forces de l'ordre. "Le ministère de l'intérieur fixe le curseur de la violence", analyse-t-il.

Les lésions causées par les LBD "sont comparables à des blessures de guerre, d'accidents graves de la route ou de grosses chutes", a expliqué Laurent Thines. La pétition, dont l'objectif est d'atteindre les 75 000 signatures, dresse une longue liste des blessures causées par ces armes sublétales. "Quand on prend une balle de flash-ball dans le corps, on a une chance sur cinq de mourrir ou d'avoir des handicaps. Est-ce acceptable ? Nous sommes en France pas dans une dictature. La violence appelle la violence. La situation n'est plus tenable", dénonçait-il lors du grand débat organisé à Besançon le 18 janvier.

Le Conseil d'Etat a examiné, mercredi, des recours demandant la suspension immédiate de l'usage du lanceur de balles de défense. Cette arme aurait été utilisée dans "9 228 cas" lors de manifestations de "gilets jaunes" depuis le début du mouvement de contestation sociale mi-novembre, a indiqué Pascale Léglise, représentante du ministère de l'Intérieur, lors d'une audience au Conseil d'Etat.

 

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