VIDÉO. "On est à moins de 30 minutes de n'importe quel point de la Franche-Comté", embarquez à bord de Dragon 25, l'hélicoptère de la Sécurité civile qui fête ses 20 ans

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Immersion à bord de l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 25. ©E. Rivallain / E. Debief / R. Bolard / Q. Dany

Qui ne l'a pas vu au moins une fois traverser le ciel en Franche-Comté ? L'hélicoptère rouge et jaune connu sous le nom de Dragon 25 fête ce mois-ci son 20e anniversaire. Arrivé en 2003 à Besançon (Doubs) cet hélicoptère destiné aux secours ou à la recherche de personnes disparues a effectué plus de 9000 interventions.

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Il doit être paré au décollage 24h/24, 7 jours sur 7. L’hélicoptère Dragon 25 doit être prêt à quitter son hangar sur l'aérodrome de Besançon-La Vèze (Doubs) à la première alerte. Un bureau de travail un peu particulier pour le chef de base, Xavier Milliet. La machine et le pilote sont arrivés ensemble, à Besançon, il y a 20 ans exactement.

Cela fait plus de 20 ans que je vole dessus. Je dois avoir plus de 4000 heures de vol sur cette machine donc on peut dire que je commence à le connaître.

Xavier Milliet, pilote et chef de base de Dragon 25.

Une expérience qui compte en Franche-Comté, car le pilote sait l'importance de sa mission. "Il y a un vrai plus pour l'hélicoptère parce que c'est une région accidentée, explique Xavier Milliet. Quand on emmène des grands brûlés à Lyon ou à Metz, ces gens-là ont un pronostic vital qui est engagé en fonction de la vitesse à laquelle ils vont être soignés." Une course contre le temps à chaque mission. Car 40% des rotations de l’hélicoptère sont liées à des secours médicaux.

Dragon 25 doit consolider une règle absolue qui vaut sur le tout le territoire. "En général, on est à moins de 30 minutes de n'importe quel point de la Franche-Comté. Le Ballon d'Alsace à la limite du Territoire de Belfort, c'est une petite trentaine de minutes et puis le sud de Saint-Claude à la limite d'Oyonnax, c'est 25 minutes à peu près."

Exercice avec les pompiers

Ce jour-là, entre deux interventions, l’équipage répète un exercice avec des sapeurs-pompiers. Un sauvetage en milieu aquatique, une mission très courante dans la région. "Il y a pas mal de cours d'eau en Franche-Comté, raconte Xavier Milliet. Et c'est déjà arrivé d'avoir des gens qui sont coincés dans des courants, dans des endroits qui sont difficilement accessibles par des moyens bateaux."

Une opération impossible sans le mécanicien, l’homme de l’ombre du Dragon 25 qui doit se positionner dehors, à la verticale, pour guider le treuillage.

Je suis attaché dans l'hélicoptère et puis je suis là pour mieux voir ce qui se passe sous l'appareil pour pouvoir guider le pilote dans ses mouvements. Lui ne voit rien. Tous les mouvements de l'hélicoptère sont coordonnés par le mécanicien qui dit 'deux mètres à gauche, 1 mètre à gauche, là, maintenant, on ne bouge plus, ok'. Dans l'eau, il y a aussi le courant qui les fait dériver donc il faut les suivre.

Eric Idate, Mécanicien opérateur de bord Dragon 25

Des gestes que les pompiers doivent répéter de plus en plus. Le secours est d’abord une affaire d’anticipation. L’équipage n’en dira pas plus sur les émotions liées à chaque intervention. Plus de 9.000 départs en 20 ans. Les enfants eux n’oublient jamais cet hélicoptère qui change de forme au gré de leurs dessins et de leurs remerciements. 

Le plus jeune des "Dragons"

En France, Dragon est l'indicatif radio de tous les hélicoptères appartenant à la Sécurité civile. Il est généralement suivi du numéro de son département de rattachement. Dragon 25 est en fait le plus jeune des "Dragons".

Les premières créations de bases hélicoptères du Service National de Protection Civile, qui deviendra en 1975 la Direction de la Sécurité Civile ont en effet débuté en 1957 à Grenoble et à Lorient. Mais il faudra attendre 2002 pour voir un hélicoptère se poser définitivement à Besançon après une expérimentation de plusieurs mois à la fin des années 1990.

Après la formation des équipages à Nîmes, l’EC145 portant le numéro 25, effectuera son premier vol en mai 2003. De nombreux vols d’instruction et de formation des partenaires, pompiers, gendarmes et personnels du SAMU, se succéderont tout au long de l’été. La base sera officiellement déclarée opérationnelle fin septembre. Le premier secours sera réalisé le 27 septembre entre Saint-Claude et le CHU Jean-Minjoz  à Besançon.

470 opérations de secours par an

Jusqu’en 2014, Dragon 25 restera le seul hélicoptère à sillonner le ciel dans la région à raison de 470 opérations de secours, de jour comme de nuit, en grande partie à la demande et au profit du SAMU. Des missions qui augmentent de façon exponentielle avec un pic de 792 interventions cette même année 2014. L'appareil est en "surrégime" et nécessite l'arrivée d'un Héli-SMUR. L'autre hélicoptère, de couleur jaune et appelé Héli 25, est désormais positionné directement devant le service des urgences du CHU. Il permet de soulager Dragon 25 sur ses autres missions.

Et sans lui, assure Xavier Milliet, "les missions de recherche, de reconnaissance, de transport d’équipes spécialisées, plongeurs, équipes cynophiles ou autres, les missions liées à la lutte contre les feux de forêts, comme celles effectuées en grand nombre en 2022 du Jura aux Vosges ne pourraient pas être menées avec la même efficacité, voire pas du tout pour certaines d’entre elles."

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