ERDF et la ville d'Audincourt (Doubs) ont déposé plainte après une coupure volontaire de courant, revendiquée par la CGT mines-énergie, dans la commune où se tenait un meeting mardi avec Manuel Valls, a-t-on appris jeudi auprès de la municipalité et du parquet.
Un meeting de soutien au candidat socialiste Frédéric Barbier à la législative partielle de la 4e circonscription du Doubs, en présence du Premier ministre Manuel Valls, avait été retardé mardi soir pendant près d'une heure à Audincourt, près de Montbéliard, par une coupure d'électricité.
La coupure d'électricité a été revendiquée par la Fédération nationale des mines Energie (FNME) CGT, qui entendait protester contre la loi de transition énergétique.
"Personne ne les empêchait de manifester et de faire grève. Mais une coupure sauvage qui plonge 1.900 foyers dans le noir par jeu, ça, c'est insupportable", a déclaré à l'AFP le maire PS d'Audincourt, Martial Bourquin.
"Des enfants, des personnes âgées sous assistance respiratoire ou des restaurants qui étaient en plein service vers 20 heures se sont retrouvés sans électricité, certains pendant 1H30", a relevé M. Bourquin, furieux.
Selon cet ancien syndicaliste CGT, qui estime qu'il "ne faut pas toucher à la liberté d'expression", "la panne était faite pour durer plusieurs heures et ERDF
a envoyé ses meilleures équipes pour la réparer".
"C'est un acte inconscient et irresponsable qui aurait pu avoir des conséquences graves et mettre en danger la sécurité de très nombreuses personnes, notamment dans un contexte de plan Vigipirate renforcé", a-t-il souligné dans sa plainte déposée jeudi.
La procureure de Montbéliard, Thérèse Brunisso, a indiqué à l'AFP que la direction régionale d'ERDF avait également déposé plainte contre X pour "pénétration non autorisée dans l'enceinte d'un immeuble ou d'une dépendance d'un réseau public d'électricité".
Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Montbéliard, a-t-elle précisé.
L'UMP a condamné les incidents "scandaleux" ayant perturbé le meeting, affirmant qu"'en démocratie, il y a d'autres moyens que de chahuter".
Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a lui aussi critiqué cette coupure d'électricité, dénonçant des actes "inadmissibles en démocratie".