Deux quartiers de Besançon désormais "prioritaires" : que signifie cette étiquette ?

Selon un décret paru le 30 décembre au Journal officiel, 111 zones s’ajoutent, dont deux à Besançon, à la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville (PQV). Pourquoi ces quartiers ? Quel est l'objectif d'étendre ce dispositif ? On vous explique.

Pour la première fois depuis la création du dispositif dans le cadre de la loi Lamy de 2014, la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville (PQV) s’étoffe. Selon un décret paru le 30 décembre au Journal officiel, 111 zones s’ajoutent, dont deux à Besançon. Il s’agit des quartiers Battant et des Hauts de Saint-Claude. Pour y entrer, les quartiers devaient répondre à deux critères : une taille minimale de 1.000 habitants dans une unité urbaine d’au moins 10.000 habitants, et une concentration de pauvreté.

Pourquoi Battant et les Hauts de Saint-Claude ? 

"Battant est un quartier qui tend vers une forme de mixité, mais il reste très vulnérable. Et les Hauts de Saint-Claude ont vécu un renouvellement urbain, avec beaucoup de logements sociaux, et il se retrouve avec des gens qui étaient déjà en situation vulnérable. Ils se sont installés ici et ils restent dans cette situation de grande précarité, explique Anne Vignot, maire de Besançon. On a construit une densité de logements sociaux et on se retrouve avec une grande densité de précarité."

Si le quartier des Hauts de Saint-Claude se fait appeler "la petite Planoise", "il n’a pas la cohésion sociale qu’il y a à Planoise, ni d’équipements sociaux. Il y avait de plus en plus d’indicateurs qui montraient qu’il y a une précarité et des difficultés sociales. Pour moi, c’était l’indicateur d’une dégradation sociale que l’on peut identifier au niveau des écoles avec une très grande pauvreté et précarité des élèves en difficulté", souligne la maire de Besançon.

Qu'est-ce que cela change ? 

"Ce reclassement permettra aux habitants de ces quartiers de bénéficier des dispositifs de la politique de la ville, notamment en matière fiscale et autour des enjeux éducatifs, d’emploi, d’insertion et de développement économique", déclare la préfecture du Doubs dans un communiqué de presse. Lors d’un point presse, Anne Vignot précise que ce label donnera surtout accès aux structures de ces quartiers, aux appels à projets du contrat de ville pour pouvoir accompagner les familles de ces quartiers.

C’est une application du dispositif du contrat de ville. "Je voulais qu’on soit en capacité de ne pas attendre qu’une situation soit totalement dégradée, mais faire en sorte que des actions soient mises en place avant que ce ne soit trop tard, insiste la maire EELV. Il y a des quartiers qui ne pouvaient pas profiter de la même dynamique que les quartiers prioritaires et on trouvait qu’il y avait un problème d’équité en termes de traitement".

Quel est l'objectif de ce label ? 

Le but est donc de résorber les inégalités avec le reste du territoire. "Il y a une délinquance et une criminalité qui s’installent aux Hauts de Saint-Claude et je veux que des actions soient mises en place pour recréer du lien et de la cohésion sociale. Il faut se donner les moyens de sortir de cette situation."

Cependant, Anne Vignot regrette que l’étendue de ce dispositif se fasse à enveloppe constante. "Mais à mon sens, il n’y a pas davantage de quartiers QPV, on a juste déplacé ces personnes dans d’autres quartiers."

Ce label permet également d’accéder à des avantages fiscaux, comme l’une exonération de 30 % sur la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) pour les bailleurs sociaux.   

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