Les initiatives pour aider les sinistrés du cyclone Chido, à Mayotte, fleurissent en Franche-Comté. Le club de football d'Exincourt (Doubs) collecte des dons, le maire de Damparis (Jura) annule ses vœux pour reverser l'argent et les associations se mobilisent. On fait le point.
Les images des ravages du cyclone Chido ont ému la France entière. Là-bas, les habitants manquent de tout : eau, électricité, nourriture. En Franche-Comté les associations et les élus se mobilisent pour venir en aide à Mayotte, département le plus pauvre de France.
Une de ses belles initiatives est l'œuvre du club de foot d'Exincourt (Doubs) qui a réalisé deux jours de collecte de dons (samedi 21 décembre et mercredi 26 décembre) suite à une campagne de mobilisation sur les réseaux sociaux.
On a pu constater via les médias et les réseaux sociaux la catastrophe que l'île a subi.
Maamar Benchaa,chargé de communication du club de football d'Exincourt (Doubs)
Suite au cyclone, le club de foot d'Exincourt s'est tout de suite mobilisé : "On a contacté l'association des Mahorais de Montbéliard pour savoir quels étaient les besoins imminents et on a récolté de l'eau potable, des vivres, des habits, des produits de santé et d'hygiène", énumère Maamar Benchaa, chargé de communication du club.
Pour rappel, le 15 décembre 2024, un cyclone d'une puissance que le territoire mahorais n'avait pas connue depuis 1934 s'est abattu sur Mayotte. Selon le dernier bilan de la préfecture publié le 24 décembre, 39 morts ont été recensés. D'autre part, le nombre de blessés s'établit lui à 4 136 blessés légers et 124 blessés graves, selon le ministère de l'Intérieur.
"Ça représente beaucoup"
Selon Maamar Benchaa, l'action du club de football d'Exincourt "est dans la continuité des actions qu'on met en place depuis quelques années". Le club s'est aussi mobilisé pour le séisme qui a touché la Turquie, il a deux ans, et le tremblement de terre au Maroc de l'année dernière. "On est pour toutes les causes, mais les catastrophes naturelles qui touchent les populations nous tiennent à cœur", précise-t-il.
Ces actions montrent que le foot ce n'est pas que du terrain. On peut aussi être à côté.
Maamar Benchaa,chargé de communication du club de football d'Exincourt (Doubs)
Des parents de licenciés, des personnes qui suivent le club sur les réseaux sociaux, "même des dirigeants d'autres clubs", sont venus déposer des denrées au club. Pour la structure, "ça représente beaucoup. Déjà de l'espoir pour les habitants de Mayotte qui vivent des heures très difficiles et au sein du club ça représente nos valeurs : éthique, entraide, solidarité et tolérance".
Des vœux annulés au profit des Mahorais
Le maire de Damparis (Jura), Michel Giniès, a quant à lui annulé ses vœux de fin d'année pour reverser l'argent destiné à l'organisation de cet événement aux populations sinistrées, par l'intermédiaire du Secours populaire.
"Je n'avais pas bonne conscience de faire ces vœux, quand on voit la problématique sur Mayotte et les Comores. Ça me gênait beaucoup", explique-t-il. L'élu communiste a fait la proposition à son conseil municipal le 20 décembre. Au total, 500 euros issus du budget de la commune seront donnés pour aider les victimes de la catastrophe naturelle. L'édile n'exclut pas de faire des dons pour Mayotte à l'avenir et invite également sa population à soutenir les sinistrés.
C'est une dépense qui n'a pas lieu d'être pour les festivités. Il vaut mieux que ça aille dans des actions humanitaires de solidarités.
Michel Giniès,maire de Damparis (Jura)
Les vœux de fin d'année rassemblent généralement des élus et maires du secteur, des associations et du personnel. "C'est un buffet, c'est très convivial, mais la population est un peu en dehors et pour moi ce n'est pas suffisamment populaire", commente l'édile pour qui les budgets communaux sont déjà trop contraints.
"On mettait une somme assez importante dans cette cérémonie pour que les gens soient satisfaits" ajoute l'élu, qui a donc décidé d'employer cet argent pour aider les Mahorais. Il n'exclut pas de le refaire à l'avenir et invite ses administrés à faire de même.
10 000 euros pour Mayotte
Autre structure mobilisée, l'association Emmaüs des Fins dans le Doubs. Elle a envoyé une enveloppe de 10 000 euros pour Mayotte. "On a récolté 8 500 euros et on a pris 1 500 de nos caisses", précise le coprésident de l'Emmaüs des Fins, Claude Dal Bello.
Les 8 500 euros ont été récoltés lors d'une vente ordinaire de vaisselles et de linges d'Emmaüs. Selon Claude Dal Bello, cette initiative "est une solidarité vis-à-vis des gens qui ont tout perdu".
Les gens ont plus donné que d'habitude. Ils avaient moins d'argent avec les cadeaux de Noël, mais ils ont été généreux.
Claude Dal Bello. coprésident d'Emmaüs des Fins
"On a mis une urne à l'entrée vers les caisses et les gens ont mis de l'argent spontanément" conclut Claude Dal Bello. L'enveloppe sera transférée à l'association Emmaüs de l'île de la Réunion qui s'occupera de gérer cet argent, puisqu'il n'existe pas d'Emmaüs à Mayotte.
Au niveau national selon Mayotte la 1ʳᵉ, la Fondation de France a déjà récolté 23 millions d'euros. Médecins du monde a réuni 340 000 euros de dons dimanche 21 décembre et le Secours catholique fait part d'une somme d'environ 300 000 euros. La Croix Rouge française n'avance aucun montant, mais précise qu'elle a envoyé 80 renforts humains, en plus des personnes déjà sur place.