Expo à Besançon : les tableaux d’Andriy Naboka inspirés par les filets de camouflage tressés pour l’armée d’Ukraine

L’exposition « Kamouflage art » au centre diocésain de Besançon présente jusqu’au 18 février les œuvres du peintre ukrainien Andriy Naboka. Des créations inspirées par la guerre en Ukraine.

A chacun ses armes. Celles du peintre ukrainien Andriy Naboka sont faites de petits bouts de tissus. Des lambeaux entremêlés, tressés, tendus pour transmettre son émotion face à l’horreur d’une guerre.

Un Christ en croix, le Kremlin en feu, une explosion sur le pont de Crimée, des lieux emblématiques d’Ukraine… Le peintre tisse avec ses mains, sans métier à tisser. Andriy Naboka nous raconte la terreur de la guerre déclenchée en Ukraine il y a bientôt un an.  

Et son art devient son combat

Il y a eu un avant… Dans cette vie-là, Andriy Naboka peignait les jours heureux au bord de l’eau, les grandioses montagnes des Carpates ou des bouquets intemporels. Comme son père, le peintre enseignait son art à Kiev.

Andriy Naboka exposait en Europe et aux Etats-Unis. Une vie dédiée à l’art. Avec déjà un engagement pour son pays comme le montre cette publication sur la place Maidan de Kiev.

Depuis le 24 février 2022, aucun jour ne ressemble au précédent. Très vite, Andriy Naboka s’engage auprès des volontaires de Lviv. Dans la bibliothèque pour la jeunesse de la ville, des femmes, des jeunes et quelques hommes se retrouvent pour tisser des camouflages pour l’armée. Andriy Naboka n’est pas mobilisé sur le front, il devient volontaire.

Très rapidement, il a une intuition créatrice. Ces petits bouts de tissus qui vont servir à tromper l’ennemi vont se transformer en tâches de couleur dans les mains de l’artiste. Un peu comme les peintres du mouvement du pointillisme, il faut prendre du recul pour saisir l’œuvre. Andriy Naboka, imprégné de l’iconographie religieuse de son pays, réinterprète la souffrance mais aussi le combat d’un peuple.  

La vie nous donne beaucoup d’épreuves. Celle-ci en est encore une pour moi à vivre. Et si je m’en sors, cela serait très bien. Grâce à cela, je trouve de nouvelles inspirations.  

Andriy Naboka

Au fil des mois, il enchaîne les œuvres et les expose même en Ukraine. Vivre et créer, coûte que coûte.  En novembre 2022, les bénévoles bisontins des Convois Solidaires et d’Ukraide organisent un déplacement humanitaire de trois jours à Lviv. Ils rencontrent les volontaires de la bibliothèque pour la jeunesse. Parmi eux, Andriy Naboka.

 

L’évidence s’impose. Les Bisontins proposent à l’artiste de venir exposer son travail à Besançon. Mobilisable à tout moment, le peintre obtient une autorisation exceptionnelle de sortie d’Ukraine. Et les liens se resserent entre Besançon et les volontaires de la bibliothèque de Lviv.

Nous l’avons rencontré, avec Fabienne Le Moing, juste au début de l’exposition-vente solidaire au centre diocésain de Besançon. Une partie de la vente des tableaux doit servir à soutenir le combat des Ukrainiens.

Entre le peintre et les Bisontins, une amitié aussi solide que les nœuds des créations de l’Ukrainien est en train de naître. Andriy Naboka a même tissé des images de Besançon.

C’est sûr, même quand la guerre sera finie, l’artiste continuera de tisser pour créer.

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