Lilian Renaud gagnant de The Voice 4 sort "Dans un moment de bonheur", ce vendredi 28 mai. Sa sortie avait été repoussée : elle était prévue pour novembre dernier. Le Comtois a composé son quatrième album dès la fin du troisième, en mai 2019. Interview.
Après "Le bruit de l'aube", "Le coeur qui cogne", "Lilian Renaud", place à "Dans un moment de bonheur". Six ans après sa victoire dans The Voice, le quatrième album de Lilian Renaud sort ce 28 mai. Le chanteur gagnant de The Voice en 2015 revient sur la scène avec 16 nouveaux titres, en anglais et en français. Un album qui est entièrement autoproduit, comme en 2019. Interview.
Qu'est-ce qui nous attend "Dans ce moment de bonheur" ?
Ça va être un album dont les lignes directrices sont l'humanité, la fraternité et l'espoir. Même s'il y a des chansons à tonalité mélancolique, j'essaie toujours d'amener de l'espoir, de faire des textes "fleuris", dans la mélodie. Des choses qui ne rendent pas triste. Ses influences sont plutôt "folk" et "gospel", car ce sont des styles que j'apprécie particulièrement. Ça apporte un côté énergique et authentique, à mon avis. Je compare souvent ça à la "musique de la terre", de la musique pure et des accords assez simples.
Quelles thématiques allez-vous aborder dans cet album ?
Logiquement, il y a déjà le bonheur. C'est le nom de l'album, mais aussi celui d'une des chansons. "Dans un moment de bonheur", c'est une chanson qui célèbre l'idée de "vivre l'instant présent", le sentiment que vous ressentez quand vous êtes bien dans n'importe quel moment, plutôt que d'être dans une logique de "j'aurai mieux plus tard".
Dans une autre chanson de l'album, "des enfants au clair de lune", on est plutôt dans la dénonciation de la violence des hommes. Un sujet dur en apparence, mais qui ne l'est pas tant que ça : je suis dans la logique de me demander pourquoi on arrive à ça, notamment par le biais de l'éducation. Comme je disais, j'essaie d'avoir un côté "fleuri", en partant de sujets tristes. Sans compter les autres titres à découvrir, dans l'album.
Je ne pense pas que nous naissons comme des tyrans, nous sommes juste des vivants à l'aube du vent
Tout comme le dernier album que vous avez sorti, "Dans un moment de bonheur" est autoproduit. Qu'est-ce qui vous a guidé sur cette voie ?
L'autoproduction donne une liberté artistique complète, et un côté plus artisanal. Je peux m'exprimer comme je veux, à travers mes chansons, et cela suffit à me rendre heureux. On peut aussi produire dans les deux langues, comme l'anglais et le français, dans certains de mes albums.
Mes deux premiers albums ont été produits avec un réalisateur, à Paris. Les relations étaient parfois difficiles, parce que j'étais contrarié : on m'imposait parfois les chansons. Ce qui est dommage : je suis arrivé dans le label, à l'époque, en tant que auteur-compositeur. On me transmettait des chansons toutes faites, ce qui se sentait surtout sur le deuxième album. Après, je ne dirai pas pour autant que je ne signerai plus dans un label.
Et sur ce quatrième album, vous continuez aussi à écrire en partie en anglais ? Pourquoi ?
L'anglais me permet d'aller dans d'autres influences musicales que j'apprécie : le gospel, la country mais aussi les influences irlandaises et celtiques. L'anglais fait que je peux aussi "aller plus haut" dans ma façon de chanter : les syllabes sont plus maniables, la prononciation est, je trouve, plus simple. Le style est plus lisse, plus naturel, on peut s'y permettre de couper les syllabes.
À l'inverse, le français, ma langue natale, me permet de comprendre le texte. Mais ça ne me permet pas d'aller dans la performance vocale, car il faut des mots "plus posés".
On devine que vous avez dû composer l'album durant cette période étrange. Est-ce dur de travailler dans ces conditions ?
Pas du tout : j'étais toujours dans un processus de création. J'avais commencé l'écriture de cet album, juste après la sortie du troisième, donc à la mi-mai 2019. Pour ce qui est du contexte, je n'ai donc pas été empêché de composer : je suis autant motivé que d'habitude. J'ai déjà les mélodies, je les écris, puis je travaille les chansons avec Lee Catterson, le co-réalisateur, qui m'a déjà aidé à réaliser mon troisième album.
La sortie de l'album se fait alors que nous sommes dans un contexte lourd. Est-ce là aussi difficile ?
C'est peut-être compliqué, en effet. Beaucoup de gens vivent difficilement cette situation. Dans les périodes troublées, si on peut apporter des moments de réconfort, en apportant du sourire avec les chansons, c'est mieux. C'est aussi important que dans une autre période.
Et vous, comment ça va aujourd'hui ?
J'ai la chance de pouvoir vivre encore de la musique, donc ça va bien. Je suis assez content et fier de mes troisième et quatrième albums. Quand on arrive à vivre de sa passion, c'est plutôt une chance et c'est bien.
Comment envisagez-vous la suite, à la suite de ce quatrième album ?
Si tout va bien, le "Dans un moment de bonheur" tour doit commencer le 2 octobre prochain, à Sausheim (Haut-Rhin). Il y aura ensuite des dates à Talant, en novembre prochain, puis à Pontarlier (Doubs), le 28 novembre et Dole (Jura), en février 2022. On prévoit une vingtaine de dates, mais encore une fois, ce n'est pas sur, pour le moment. Tout dépendra de la situation.