Faut-il obliger les personnes âgées à passer un contrôle pour savoir s'ils sont encore en capacité de conduire ? A Pontarlier, on n'a pas attendu le débat pour prendre des mesures préventives. Depuis dix ans, la commune organise des cours de remise à niveau du code de la route.
Ils ont décroché leur permis de conduire il y a cinquante ans ou plus. Comme un lointain souvenir pour la vingtaine de seniors du Haut-Doubs, venus réviser leurs bases de code de la route à Pontarlier. Le principe : une formation, étalée sur quatre séances de deux heures, pour brasser l'ensemble des règles de conduite, organisée par la Ville et le Centre communal d'action sociale.
Y participer, c'est presque une obligation que ces personnes âgées s'imposent à elles-mêmes : à l'époque où elles ont obtenu leur permis, les voitures étaient moins nombreuses, moins puissantes aussi. Les autoroutes n'existaient pas ; les deux fois deux routes, encore moins.
«Je trouve qu'il y a beaucoup de panneaux qui ont changé», confie Huguette, 47 ans de permis au compteur. Daniel renchérit : sourire aux lèvres, ce motard dans l'âme reconnaît un besoin de se «remettre au goût du jour», lui qui pourtant conduit depuis près de soixante ans.
Des conducteurs plus prudents
Contrairement aux idées reçues, les personnes âgées sont plus prudentes et ont moins d'accidents que la moyenne des conducteurs. Mais avec l'âge et la diminution de certains réflexes, elles développent des peurs qui peuvent leur faire perdre tous leurs moyens. Leur hantise : «Prendre une quatre voies, prendre une autoroute, et aborder un rond-point correctement», estime Henri Fraisse, animateur code de la route.
Après les séances de cours, les participants à ce stage vont pouvoir vérifier son efficacité. Ils vont repasser l'examen du code en conditions réelles. Soit quarante questions, et presque autant de pièges.
