Pâturages dégarnis, très forte température pour les vaches … Le secteur agricole est confronté à la sécheresse. Une situation difficile, aggravé par la période de confinement.
Dans les prairies, l’herbe est sèche, le vent, chaud, et la température, caniculaire. Et dans ces étendues, les vaches subissent la chaleur. Car la température optimale pour les bovins devrait être de 20°C à 25°C. Au-delà de ce seuil ? « Entre 25°C et 30°C, elles commencent à souffrir. Et au-dessus de 30°C, elles battent du flanc, elles respirent fort » confie Lionel Malfroy, éleveur de vaches montbéliardes à Sainte-Colombe dans le Doubs. L’agriculteur renchérit : « Les vaches ont un gros stress thermique ».
Même constat à Doubs pour Christophe Maugain. L’agriculteur rentre ses bêtes pour les protéger de la chaleur, et les nourrit au foin. « On a une baisse de taux protéique, de matières grasses, même en remettant du foin … Ce n’est pas la même chose que l’herbe fraîche. », déclare-t-il. La conséquence ? Pour les éleveurs, c’est une baisse de rendement de 20% à 30%. Pour la filière comté, il faut plus de lait pour faire du comté, donc une il y aura moins de fromages.
Et la baisse de rendement peut aussi être une conséquence du confinement, comme l’explique Philippe Vivot, Vice-président du comité interprofessionnel de gestion du Comté (CIGC) : « Pendant le coronavirus, le CIGC a demandé de baisser la production. Les agriculteurs, qui ont joué le jeu, ont baissé la production en vendant des vaches. Mais aujourd’hui, avec la sécheresse et la vente de vaches, on a beaucoup moins de lait que les années normales. » Une casse-tête pour les éleveurs, car la production de mont d'or commence le 15 août.
Découvrez le reportage de Mary Sohier et de Jean-Louis Saintain. Montage de Mehdi Bensmaïl.