Dans le Haut-Doubs, le niveau de la rivière n’a pas encore atteint celui de la sécheresse de 2018 mais un tel phénomène aussi tôt dans l’année, on n’avait encore jamais vu ça.
Des images saisissantes d’une rivière à l’agonie. Voilà plusieurs semaines maintenant que le Doubs souffre de la sécheresse. Entre Pontarlier et Villers-le-Lac, le niveau de l’eau n’a cessé de baisser et par endroits, la rivière est complètement à sec. Plus une seule goutte, juste des pierres ici et là dessinant entre les berges un long chemin rocailleux. Et de l’inquiétude, forcément.
Pas encore le niveau de 2018
"C’est impressionnant. Le niveau de la rivière est extrêmement bas" nous dit ce touriste devant le triste spectacle du Saut du Doubs, qui a déjà perdu 7 mètres de son niveau habituel. Pas un record pourtant : en effet, lors de la sécheresse de 2018, le niveau de l’eau était encore 8 mètres plus bas mais cette année, c’est surtout la précocité du phénomène qui suscite le plus d’inquiétude. La rivière perd 15 cm de son niveau tous les jours.
"On a encore de la marge par rapport à 2018 mais on est trop tôt dans la saison pour voir un tel niveau d’eau" explique le capitaine d’un bateau de tourisme, contraint d’adapter son itinéraire depuis plusieurs semaines. "C’est inquiétant pour l’avenir, il y a de moins en moins d’eau. Ça me fait peur, l’eau est essentielle à la vie" s’inquiète une autre touriste un peu plus loin. "Je n’ai jamais vu ça en 77 ans de vie. Le Doubs est en train de se perdre" s’alarme aussi un habitant du secteur.
Pour les visiteurs, le spectacle et les paysages n’en restent pas moins splendides mais en arrivant sur le site du Saut du Doubs, il y a toujours ce même effet, la surprise d’assister impuissant à la disparition d’une partie de la rivière. "En arrivant, on a vu le cours d’eau à sec. C’est perturbant dans une région comme celle-ci" reconnaît une dame. "On est tout de même contents d’avoir pu profiter du paysage mais on se pose des questions, forcément" explique cet instituteur qui visite lui le site pour la première fois.
Des conséquences pour le tourisme
Pour les organismes qui gèrent la traversée, il a fallu s’adapter aux conditions météorologiques. "Nous naviguons toujours dans la partie des bassins, où l’eau peut aller jusqu’à 30 mètres de profondeur. On a reculé les pontons au fur et à mesure que l’eau se retire afin de pouvoir faire embarquer les passagers" explique la gérante d’un des organismes. "On a besoin de naviguer" poursuit-elle.
Les conséquences sont aussi très importantes pour les restaurateurs et les commerçants présents autour du site. "Il y a beaucoup moins de monde" reconnaît une restauratrice. "Normalement le week-end du 14 juillet les terrasses sont pleines. Là on est sur du -50, voire -60% d’activité".
La préfecture du Doubs a placé le Haut-Doubs en alerte renforcée sur la gestion de la consommation de l’eau.