INTERVIEW. "Du moment qu’on ne nous retrouve pas… ", on a interrogé les rédacteurs du site parodique l'Echo de la boucle

Nous avons interrogé les responsables du site d'information satirique l'Echo de la boucle, propagateur de nouvelles loufoques, humoristiques et totalement fausses en Bourgogne-Franche-Comté.

Le média satirique L'Echo de la boucle est désormais bien connu des Bisontines et Bisontins et bien au-delà des frontières de la capitale comtoise. Ses rédacteurs anonymes sévissent depuis bientôt 10 ans et proposent des contenus parodiques bien sentis et souvent très drôles. Ils possèdent un site internet qui ressemble graphiquement à un média classique, mais c'est surtout sur les réseaux sociaux qu'ils font mouche. Ils sont notamment suivis par près de 50 000 personnes sur le réseau social Twitter.

"Les articles publiés sur ce site sont tous écrits dans un but parodique, satirique, humoristique. Souvent les trois à la fois. Tout est faux et nous n’en avons même pas honte", écrivent les responsables. Nous avons tenté de savoir à plusieurs reprises, vous le verrez ci-dessous, qui se cache derrière l'Echo de la boucle. Ses rédacteurs ont accepté de répondre à nos questions. 

Sarah Rebouh : Qui êtes-vous ? 
Nous sommes l’Écho de la boucle, tout simplement.

Combien êtes-vous ?
La rédaction est à configuration variable, mais de base : un rédacteur en chef et deux autres rédacteurs plus sporadiques.

Quand et pourquoi avez-vous créé l’Echo de la boucle ?
L’idée date d’un peu avant la publication du premier article le 12 juillet 2014. Initialement, l’Écho de la boucle détournait surtout l’actualité locale (bisontine) et régionale (la Franche-Comté). Progressivement, grâce au succès de certains articles, nous avons étendu notre audience. Nous nous permettons désormais de parler de tous les sujets. L’objectif premier est de rire un peu, de faire de l’humour absurde… Mais il est clair que si nous pouvons faire réfléchir un peu aux rapports que nous entretenons tous aujourd’hui avec l’information instantanée, on ne s’en plaindra pas. Par la satire, on espère aussi inciter certaines personnes à mieux vérifier leurs sources d’information.

Comment faites-vous pour trouver toutes ces idées loufoques ?
Les idées viennent essentiellement de l’actualité qui a même parfois tendance à dépasser notre imagination. Sinon, d’un point de vue pratique, on se réunit autour d’un verre ou via un groupe d’échanges en ligne pour partager les idées, les enrichir mutuellement.

C’est quoi l’article que vous avez préféré écrire ?
Difficile d’en sortir un en particulier, disons que la plupart de ceux qui ont vraiment bien marché procurent toujours une pointe de satisfaction supplémentaire…

Celui qui a le plus marché ?
On a eu plusieurs articles qui ont vraiment bien fonctionné, en premier lieu “l’évasion de l’araignée de la Citadelle” qui a même mobilisé les pompiers (désolé…). Puis il y a eu la vache radar, la baisse du taux d’alcoolémie maximal en Haute-Saône, la tentative de siphonnage d’un véhicule électrique… jusqu’à plus récemment la fantastique galette… 

► À lire aussi : "Fantastique galette" à Besançon : comment l'Écho de la boucle, site parodique, a piégé des élus politiques et des journalistes

Tous ces articles ont en commun d’avoir été pris en premier degré par certaines personnes. Parfois par simple crédulité, mais aussi quelquefois pour instrumentaliser politiquement “l’événement” (hélas). 
De plus en plus, il arrive que l’une de nos bêtises soient reprises par des grands médias :  Laurent Ruquier dans les Grosses têtes par exemple a repris comme une véritable information la hausse des ventes de diodes (confondues avec l’iode) au début de l’invasion de l’Ukraine. Il s’agissait juste d’un tweet de notre part comme certains lui ont fait remarquer. Mais il n’a jamais démenti.


On remarque aussi que les articles qui ont un grand succès sur les réseaux sociaux ne se traduisent pas toujours par un grand nombre de lectures sur notre site. C’est en partie pour cela que des personnes se font encore “piéger”. Si on prend la peine de lire nos articles jusqu’au bout, il y a toujours un détail ÉNORME qui indique qu’il s’agit d’une publication parodique.

Celui qui a fait le plus gros bide alors que vous aviez tout donné ?
On n'a pas vraiment d’amertume à propos de notre production, certains ont plus de succès que d’autres, c’est comme ça.

Ça fait quoi de faire partie des personnes les plus recherchées de Franche-Comté ?
On le vit bien du moment qu’on ne nous retrouve pas…

Pourquoi vous voulez absolument garder l’anonymat ?
Est-il important de savoir qui écrit pour trouver un contenu amusant ? Nous n’avons pas l’intention de monétiser ou professionnaliser l’Écho, l’anonymat nous procure une liberté de ton et d’action tout à fait agréable.

Qui êtes-vous ? (la deuxième fois ça peut marcher)
Toujours pas.

Est-ce que vous êtes toutes et tous drôles où certains sont limites ?
Le fait de discuter avant la publication permet d’éliminer une partie des blagues moyennes ou trop sujettes à interprétations. Mais il est vrai que certains membres sont limites. Tous en fait.

Selon vous, à quoi sert l’Echo de la boucle dans le paysage médiatique ?
L’Écho de la boucle est là pour faire sourire avant tout et comme on s’applique bien à écrire nos articles, ils peuvent éventuellement faire réfléchir. C’est tout le propos d’un média satirique.

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