"Le patrimoine, c'est aussi le patrimoine naturel", un ruisseau malmené par l'homme retrouve ses méandres d'autrefois dans le Doubs

C'est un chantier étonnant. Le ruisseau de Saint-Renobert dans le Doubs, transformé par l'homme au fil des siècles, regagne son lit d'origine. Des travaux de "reméandrage" de ce petit affluent de la Loue vont lui permettre de retrouver ses fonctions écologiques et de recréer trois hectares de zone humide.

Il avait perdu sa sinuosité naturelle. Au fil du temps et des besoins de l'homme. Perdu aussi nombre de ses habitants. Le ruisseau de Saint-Renobert va bientôt retrouver son visage d'antan. Le chantier de restauration va bon train à Lavans-Quingey (Doubs) et déjà le paysage a changé. 

On est parti d'un cours d'eau très dégradé. On avait un tracé très rectiligne, un cours d'eau qui avait perdu son attractivité pour les poissons ou la ressource en eau. On a donc recréé ce ruisseau en recréant tous ses méandres et ses fonctionnalités, et trois hectares de zone humide.

Jérémy Nicolet, technicien rivières EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue.

Le ruisseau de Saint-Renobert émerge au niveau du hameau qui porte son nom sur la commune de Quingey. Il parcourt 1,8 km avant de se jeter dans la Loue, à Lavans-Quingey. Comme de nombreux affluents de la rivière, le petit cours d'eau souffrait d’altérations multiples tant du point de vue de la qualité de l’eau que de la qualité de l’habitat.

Cours d'eau profondément alteré

Sa morphologie avait complètement changé après d’anciens travaux de rectification, de recalibrage et de curage. Les écoulements étaient très lents avec des fonds de vases et limons. Son lit était fréquemment en surlargeur, ne laissant plus apparaître à l'étiage qu'une mince lame d'eau.

Des analyses physicochimiques en aval de la source réalisées en 2016 avaient également mis en évidence des problèmes de contamination de l’eau par des insecticides. Les invertébrés y étaient de moins en moins nombreux, tout comme la Truite Fario et ses espèces accompagnatrices (Chabot, Loche Franche, Vairon, Blageon).

C'est la situation de beaucoup de cours d'eau en France, petits, moyens ou grands, qui ont été à une certaine époque réaménagés par l'homme à diverses fins. Cela pouvait être pour des moulins, pour gagner des terres agricoles ou pour les assainir pour les rendre plus facilement cultivables. Ici, nous n'avons pas tout l'historique mais il y a un lavoir en aval.

Cyril Thevenet, Directeur EPAGE Haut-Doubs Haute-Loue

Une aide de la Fondation du Patrimoine

Bref, il était plus qu'urgent de sauver le ruisseau. Une expertise avait eu lieu en 2018. En 2022, une première phase de travaux avait déjà été réalisée par l’EPAGE Haut-Doubs Haute Loue avec le soutien financier de l’Agence de l’eau et du Département du Doubs. Ils avaient porté sur 740 m en amont, là où le lit avait été élargi et sur-creusé.

Cette deuxième tranche, elle, coûtera au total 430.000 euros, financés par l'agence de l'eau, mais aussi par la Fondation du Patrimoine. "Le patrimoine, c'est aussi le patrimoine naturel et la Fondation du Patrimoine va nous apporter une aide substantielle de 50 000 euros", se réjouit Cyril Thévenet. Le chantier devrait s'achever à la fin de l'année après comblement de son ancien lit.

Avec Eléa N'Guyen Van Ky et Laurent Brocard.

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