Mercredi 29 mars est la journée internationale des nuages ! On a demandé à Ilyes Ghouil, passionné de météo en Franche-Comté de nous raconter sa rencontre dans le ciel avec des nuages plus surprenants les uns que les autres.
À 20 ans, il a la tête dans les nuages. Passionné de météo depuis son plus jeune âge, Ilyes Ghouil a créé la page facebook Météo Franc-Comtoise qui fédère plus de 115.000 abonnés. Plusieurs fois par jour, le jeune prévisionniste fait la pluie et le beau temps. Il traque les températures record, alerte sur les orages dangereux. Dès qu’il le peut, le jeune Comtois part sur le terrain en quête des plus beaux nuages.
Juin 2022, le rouleau compresseur de l’arcus
Les orages donnent naissance à de spectaculaires nuages. Dans la nuit du 3 au 4 juin 2022, Ilyes Ghouil part à la chasse photo. Il voit arriver depuis son village de Vanclans dans le Doubs, un étonnant arcus (la photo de une de l'article). “C’est un nuage qui se forme à l’avant d’un front orageux. Le rouleau est vraiment signe de l’arrivée de l’orage et de forts vents pouvant atteindre 90 à 110 km/h” témoigne-t-il. “L’arcus est plus courant à voir, c’est une ligne de grains qui peut s’étendre sur une dizaine voire une centaine de kilomètres”.
Juin 2022, une supercellule porteuse de grêlons de 10 cm
“C’est un jour qui m’a marqué. Il n’y avait pas d’éclairs. Le nuage était tellement condensé, on ne voyait rien. Il tombait des grêlons de 10 cm”, se souvient Ilyes Ghouil. Face à lui, ce 19 juin 2021 dans le Haut-Doubs, une supercellule. “Pour avoir ces supercellules, il faut énormément d’instabilité et un fort conflit entre les masses d’air chaudes et froides".
"La supercellule est un nuage rotatif qui peut donner des tornades. Ces supercellules, on en a eues ces derniers étés en France, à Dijon comme Bordeaux”, confie Ilyes. Celle qu’il a eu la chance de croiser dans le Haut-Doubs était l’une des plus importantes du 21e siècle en Franche-Comté. Elle a causé de nombreux dégâts sur le secteur de Vercel.
Juin 2021, des nuages polaires dans le ciel de Franche-Comté
Parfois les nuages dessinent un étrange ballet, loin, loin au-dessus de nos têtes, et nos maisons. Le 25 juin, il est 23 heures, Ilyes Ghouil s’est posé sur les hauteurs de son village. “J’ai pu voir ces nuages polaires ou nuages noctulescents. Ce sont les nuages les plus hauts, ils sont composés de particules de poussières à 90 km d’altitude, dans une atmosphère pouvant atteindre les - 100 degrés. Ces nuages sont éclairés deux heures en gros après le coucher du soleil. Ce soir-là, ils sont devenus très bleus vers 23h30. C’est rare d’en voir, il faut être là au bon moment”, estime Ilyes Ghouil.
Depuis qu’il a son permis de conduire, le jeune homme ne perd pas une occasion de partir profiter du spectacle offert par le ciel au gré des phénomènes météo. “C’est un cadeau de la nature. À chaque fois, je sors l’appareil photo, je partage. C’est le fruit de mon travail de prévisionniste, de les voir ainsi et de les observer”.
Combien de nuages différents ?
Si ces photos vous ont donné envie d’en savoir plus sur les nuages, Météo-France explique qu’ils sont classés en 10 familles, selon leur forme et leur hauteur.
- Les nuages sont classés en dix genres selon leur forme et l'altitude de leur base.
- Le stratus et le stratocumulus se forment entre le sol et 2 km d'altitude.
- L'altocumulus et l'altostratus se situent plus haut, de 2 à 5 voire 7 km d'altitude.
- Le cirrus, le cirrocumulus et le cirrostratus, composés de cristaux de glace se trouvent encore plus haut à plus de 5 km d'altitude.
- Le nimbostratus, le cumulus et le cumulonimbus sont au-delà encore et se développent verticalement.