Au cœur d’un imbroglio inédit avec l’agglomération de Montbéliard, lequel pourrait pousser son club à quitter le stade Bonal, le directeur général du FC Sochaux Samuel Laurent se dit "prêt à négocier" avec PMA, mais "ne veut pas se coucher" face aux exigences financières de l’instance propriétaire des infrastructures, prévient-il.
L’imbroglio est inédit. Sans doute une première dans l’histoire des clubs de football professionnels en France. Incapable de trouver un accord avec Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), propriétaire du stade Bonal, le FC Sochaux-Montbéliard pourrait se retrouver tout bonnement "à la porte" d’ici la fin de semaine. Alors qu’il reste quatre matches– et d’éventuels barrages – à jouer à domicile cette saison, le FCSM veut tout faire pour éviter un déménagement improvisé. Mais la situation est complexe, la tension elle, palpable.
"C’est abrutissant de bêtise d’en arriver là" consent le directeur général du FC Sochaux, interrogé ce lundi 28 mars par téléphone, "Simplement pour une question de posture. C’est un peu un combat de coqs mais Charles Demouge (président de PMA) doit bien comprendre qu’il n’est pas le seul négociateur à la table" prévient le patron du club sochalien.
"On perd plus d'argent qu'à l'époque de TechPro"
Une question de posture ? Pas uniquement puisque c’est bien un désaccord financier qui empêche pour l’instant les deux parties d’établir une nouvelle convention. Un contrat essentiel à la location du stade Bonal par le FC Sochaux-Montbéliard, son antre depuis 1931. "On a l’impression qu’on est punis. On perd plus d’argent qu’à l’époque de Peugeot, on perd plus d’argent qu’à celle de TechPro et de monsieur Li. Aujourd’hui c’est clair : j’ai le sentiment que Sochaux est la vache à lait de PMA. On ne peut pas continuer comme cela" poursuit Samuel Laurent, qui continue de dénoncer l’attitude de l’agglomération vis-à-vis de son club.
500.000 euros minimum : c’est, selon ses propres estimations, ce que pourrait perdre chaque année le FC Sochaux s’il venait à accepter la proposition initiale de PMA. Autrement dit, le règlement de toutes les charges de Bonal, en électricité, et en fioul notamment, qui augmentent. "Ce n’est pas qu’une question d’argent" explique Samuel Laurent, "Je l’ai dit à PMA. Nous serions prêts à payer et à prendre les charges locatives à notre nom. Mais dans ce cas, le propriétaire doit rénover ce qui doit l’être. Il y a beaucoup de choses qui tombent en ruines ici. Les vestiaires, le terrain d’entraînement, une partie du centre de formation. Le club ne va pas rénover des terrains qui ne lui appartiennent pas".
Dialogue de sourds ?
Un combat de coqs entre Charles Demouge et Samuel Laurent, une situation rocambolesque dans laquelle aucun des deux ne semble vouloir concéder la moindre miette à l’autre. Voilà la situation qui met aujourd’hui en péril l’avenir du FCSM à Bonal. Un constat d’autant plus amer que le club, actuel cinquième de Ligue 2, se porte très bien sur les plans sportif et économique.
Le directeur général nous l’assure pourtant, il a tenté de poser le débat avec l’agglomération. En vain. "J’ai essayé de l’appeler samedi, encore aujourd’hui. Pour l’instant je n’ai pas de réponse. Mais il faut bien comprendre que tendre la main, faire un pas, ce n’est pas se coucher. Il faut qu’on arrête de croire que l’on peut tout céder" prévient encore Samuel Laurent. "Pour l’instant, on ne sait même pas de combien on parle. Je ne connais pas les montants, je n’ai pas les informations. Alors mettons-nous à la table des négociations et essayons de trouver une solution. Il faut que tout le monde retrouve son calme".
Quel avenir pour le FC Sochaux-Montbéliard ?
A notre question de savoir si le maintien du prochain match de son équipe prévue à Bonal, le 9 avril prochain, face à Nancy en Ligue 2, l’inquiète, Samuel Laurent répond par la positive. "Je ne peux pas rassurer les supporters pour l’instant" regrette le patron du FCSM, "Si PMA nous met vraiment à la porte, s’ils continuent de jouer la montre comme ils le font, on va avoir un autre problème, un problème avec la Ligue. Est-ce qu’elle va nous laisser jouer dans un stade avec lequel nous n’avons pas de convention ? La question se pose".
Le premier stade homologué pour accueillir un match de Ligue 2 est à 275 kilomètres de la Cité des Princes, à Gueugnon. A l’heure actuelle, le FC Sochaux-Montbéliard n’exclue pas d’y déménager, provisoirement. Là encore, sous réserve qu’une convention soit possible avec les propriétaires du stade.
"Nous devrons bien concéder quelque chose pour sortir de là. Les deux parties devront faire des concessions" espère Samuel Laurent, qui dit attendre un coup de fil de son homologue. Pour l’instant, aucune rencontre avec Charles Demouge n’est programmée. La fin du bail pour la location du stade Bonal elle, est prévue pour le 30 mars 2022.
Contacté, le président de Pays Montbéliard Agglomération devrait de son côté répondre à nos questions ce mardi 29 mars. Il participera ce lundi à 18h à l'émission 100% FCSM chez nos confrères de France Bleu.