Aujourd’hui, le journal « Valeurs Actuelles » affirme que le ministre de l’Economie était au courant du compte secret de Jérôme Cahuzac en Suisse dès décembre. Il s’est défendu au Sénat. Les présidents UMP des commissions des Finances du parlement vérifient ses dires à Bercy.
Pierre Moscovici toujours dans la tempête. C’était le ministre de tutelle de Jérôme Cahuzac. Dès que ce dernier a avoué avoir un compte bancaire secret en Suisse, Pierre Moscovici s’est retrouvé dans la tourmente. Il concentre sur lui les attaques de l’opposition.Savait-il dès décembre ?
Dernier rebondissement ce matin : « Valeurs Actuelles » raconte que le ministre avait diligenté une quinzaine de fonctionnaires en Suisse pour mener l’enquête. Le journal affirme que Pierre Moscovici était au courant dès décembre.
Le ministre s’est vivement défendu aujourd’hui au Sénat. Il nie avoir été au courant : je suis "un ministre intègre" qui n'a "rien à se reprocher",
"Prenons garde à essayer de transformer la faute d'un homme en attaque contre un gouvernement, contre un ministre intègre", a déclaré M. Moscovici en réponse au président UMP de la commission des Finances Philippe Marini. "Quand on n'a rien à se reprocher, on affronte les reproches avec fermeté", a-t-il ajouté.
Défense et démenti
Les propos du ministre ont été confirmés par le patron de l'administration fiscale, Bruno Bézard. Il a démenti "formellement" jeudi avoir lancé une "mission secrète en Suisse" qui lui aurait permis de savoir dès fin décembre que Jérôme Cahuzac avait bien eu un compte caché.
"L'administration fiscale n'a diligenté ni mission secrète en Suisse, ni vérification en terre helvétique", déclare le directeur général des finances publiques dans un communiqué, estimant qu'une telle démarche n'aurait pas été conforme au droit ni "à la pratique".
La vérification
Dernier rebondissement : Gilles Carrez et Philippe Mariani, les deux présidents UMP des commissions des finances du Parlement, vont se rendre à Bercy en fin d’après-midi pour « vérifier les informations de Valeurs Actuelles. »
Les présidents des commissions des Finances et les rapporteurs du budget du Parlement peuvent avoir accès aux documents de l'administration fiscale, même ceux qui sont couverts par le secret. Bercy leur a déjà transmis le dossier concernant la demande d'entraide administrative officielle faite à la Suisse fin janvier, qui n'avait pas permis de détecter le compte de Jérôme Cahuzac.
"Compte tenu de la gravité de cette affaire et de la difficulté qu'a la représentation nationale à obtenir une complète information sur la manière dont l'action de l'Etat a été diligentée, il m'apparaît nécessaire que la commission des Finances vous entende, ainsi que les responsables des services concernés, dans des délais rapprochés", affirme par ailleurs Gilles Carrez dans un courrier adressé jeudi au ministre de l’Economie .
La démission ?
De plus, Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort, comme d'autres à droite, demande la démission de Pierre Moscovici sur son compte Facebook :
(Avec AFP)