Les élèves et l'équipe pédagogique du groupe scolaire Louis Pergaud, à Pontarlier, participent jusqu'au 11 avril au défi dix jours sans écrans. Christelle Juillet, la directrice de l'établissement, était l'invité de l'édition Ici 19/20 de ce dimanche 7 avril pour raconter les détails de cette expérimentation.
Ce sont 200 élèves, ainsi que l'équipe pédagogique, qui se sont lancé un défi jusqu'au 11 avril : passer dix jours sans écrans. Les jeunes du groupe scolaire Louis Pergaud de Pontarlier, dans le Doubs, ont banni portables, tablettes, consoles, ordinateurs et télévision depuis le 2 avril. Christelle Juillet, la directrice de l'établissement, était l'invité de l'édition Ici 19/20 de ce dimanche 7 avril pour raconter les détails de cette expérimentation.
France 3 Franche-Comté : D’où vous est venue cette idée ?
Christelle Juillet : Nous avons commencé par lire un roman, qui s’appelle Dix jours sans écrans, de Sophie Rigal-Goulard. Suite au premier chapitre, les élèves se sont demandé si nous serions capables de tenir ou non dix jours sans écrans.
Il y avait les pour et les contre, exactement comme dans le roman. J’en ai discuté avec une collègue de CE2, Madame Pontarlier. Elle étudiait à ce moment-là On éteint la télé !, un autre roman. Nous avons pris le pari de tenter les dix jours sans écrans. Nos collègues de l’équipe pédagogique y étaient favorables.
Quel retour avez-vous eu des parents qui participent à ce défi ?
On est en plein dedans, d’où le paradoxe d’être à la télévision cette semaine. J’ai eu des retours très positifs, disant que les enfants sont un peu plus apaisés, et organisent des jeux à la maison, ce qu’ils faisaient moins. Ils jouent avec leurs frères et sœurs. Il y a des discussions aussi en famille.
Quels résultats concrets est-ce que vous en attendez ?
On attendait de voir si, au niveau pédagogique, il y aurait des améliorations concernant l’attention et le vivre-ensemble. En effet, les enfants sont peut-être un peu plus apaisés. Il est très difficile d'avoir des résultats aujourd’hui, parce qu’on est au début du défi, mais on a déjà constaté quelques petites choses positives, quelques progrès dans la cour de récréation. Je ne sais pas si c’est lié au défi ou pas, mais il y a eu un grand jeu de l’épervier qui a été mené dans la cour par les élèves eux-mêmes. Un élève a aussi fait des parcours de motricité pour ses camarades, ce que l’on ne voyait pas avant.
Vous enseignez depuis plus de 25 ans, est-ce que vous avez vraiment remarqué une importance de plus en plus grande des écrans au sein de l’école ?
Je pense, notamment depuis le confinement. Les élèves parlent énormément de jeux vidéo, ont des microviolences dans la cour de récréation. On a été effaré de se rendre compte que des enfants de cinq ans jouaient à des jeux vidéo qui étaient interdits aux moins de 18 ans. Ça nous a interpellés et on voulait faire prendre conscience du temps qu'ils passaient devant les écrans. C’est du temps qu'ils auraient pu mettre à profit pour inventer, rêver, et jouer avec leur camarade, parler avec des vrais amis.