Vendredi 5 avril, les 400 élèves du collège Jacques Brel de Vesoul (Haute-Saône), ainsi que le personnel de l'établissement, ont été évacués dans la matinée. Pourquoi ? Un collégien de troisième a apporté un obus en cours. Après intervention des démineurs, la situation est revenue à la normale à la mi-journée.
Grosse frayeur au collège Jacques Brel, à Vesoul (Haute-Saône), ce vendredi 5 avril 2024. Il était environ 9 h 30 lorsque le commissariat de police de la cité vésulienne a été appelé en urgences par un membre de l'établissement scolaire. La raison ? La découverte d'un obus, amené par un élève de 3ᵉ dans sa salle de classe lors d'un cours d'histoire-géographie.
"C'est un garçon de 14 ans qui avait apporté un obus de la Première guerre mondiale dans son cartable" précise Carole Walker, cheffe de cabinet de l'inspecteur académique de Haute-Saône. "Un enseignant l'a aperçu et a donné l'alerte". Très vite, les 400 élèves et le personnel de l'établissement ont évacué les lieux pour se réfugier à l'extérieur de l'enceinte, alors qu'un mail était envoyé à tous les parents d'élèves pour les informer de la situation.
Les démineurs de Colmar appelés
Une patrouille de police s'est très vite rendue au collège Jacques Brel. Un périmètre de sécurité a été établi par les forces de l'ordre, qui ont demandé aux collégiens de retourner dans l'établissement, à l'intérieur d'un bâtiment sécurisé.
"On a ensuite attendu l'arrivée des démineurs de la Sécurité civile de Colmar" explique la police de Vesoul. "Ils sont intervenus et ont très vite constaté que l'obus, déjà neutralisé, n'était pas un danger". Élèves, professeurs et salariés du collège ont pu réintégrer les salles de classe peu avant midi. Des questions demeurent néanmoins. Pourquoi cet adolescent avait-il ramené un obus avec lui, et d'où le tenait-il ? "Il s'agit d'un obus qui était dans la famille de l'élève depuis plusieurs générations" continue Carole Walker.
Il l'a pris avec lui pour le montrer à ses camarades et à ses professeurs pendant le cours d'histoire-géographie, voilà tout.
Carole Walker,cheffe de cabinet de l'inspecteur académique de Haute-Saône
Aucune intention malveillante, donc. "Non, pas du tout, c'est juste une grosse bêtise, une maladresse" reprend la cheffe de cabinet de l'inspecteur académique de Haute-Saône. "Mais une procédure disciplinaire interne a déjà été lancée par le collège, pour une possible sanction". Une sensibilisation auprès des élèves sera également menée pour leur rappeler qu'il est interdit de venir à l'école avec ce genre d'objet.
L'obus en question a lui été emporté par les démineurs, pour de plus amples analyses. Les forces de l'ordre ont indiqué à France 3 Franche-Comté qu'une procédure judiciaire allait être ouverte par le parquet de Vesoul, pour faire toute la lumière sur cet incident et notamment déterminer comment l'obus a pu pénétrer dans l'établissement si facilement.
Enquête judiciaire en cours
Une négligence de l'équipe de surveillance ? "Il y a un contrôle des sacs à l'entrée de l'établissement" assure pourtant l'inspection académique. Auquel l'obus aurait pu échapper, malgré sa taille ? "Peut-être. On a le droit d'ouvrir les sacs, mais pas de les fouiller". Une question que l'enquête devra percer à jour. À noter que cet incident a eu lieu juste après un exercice dans le cadre du plan de sécurité du collège.
Ce n'est pas la première qu'une telle mésaventure arrive au collège Jacques Brel de Vesoul. Le même scénario, presque à l'identique, a eu lieu en janvier 2020. Un élève de 12 ans avait, lui aussi, amené un obus de mortier en cours d'histoire, pour le montrer à son professeur et à ses camarades. Là aussi, l'établissement avait été évacué.