Mardi 2 avril 2024, une habitante de Besançon (Doubs) a fait une drôle de découverte dans son logement. Elle a trouvé une balle dans l’une de ses fenêtres. Une enquête judiciaire a été ouverte. La piste d’une balle perdue en provenance du stand de tir du fort de Chaudanne est privilégiée.
Une riveraine de la rue Gabriel-Plançon à Besançon (Doubs) a retrouvé une ogive de 9 mm coincée dans le double vitrage de sa fenêtre, mardi 2 avril 2024. L’habitante a directement prévenu la police et décidé de déposer plainte. Les forces de l’ordre ont envoyé sur place des enquêteurs pour procéder aux premières constatations.
“L’identité judiciaire qui s’est déplacée sur les lieux a pris des clichés photographiques et on peut déterminer l’origine”, indique Christophe Touris, chef du service local de police judiciaire de Besançon, au micro de notre journaliste Nell Saignes. La balle venait du fort de Chaudanne, où se trouve un stand de tir. La balle aurait donc parcouru plus d'un kilomètre !
“L’enquête devra déterminer qui était présent ce jour-là. On attend la remise du registre pour savoir qui était présent le mardi dans la journée sur le fort de Chaudanne et se rapprocher des personnes présentes”, précise le policier.
La piste de la balle déviée
Dans un stand de tir, vous êtes face aux cibles et il y a des distances de sécurité réglementaires en fonction du tir que vous effectuez. Après, une munition peut percuter un élément et rebondir et ça dévie sa trajectoire de réception.
Christophe Touris, chef du service local de police judiciaire de Besançon.
La piste de la balle déviée est corroborée par l’état de la munition : “On remarque que l’ogive n’est pas intacte. Elle a dû avoir une trajectoire déviée, certainement parce qu’elle a dû impacter, on ne sait quoi”.
Le stand de tir appartient à la mairie de Besançon qui a confié son utilisation à une association, la société de tir de Besançon. “Le stand est utilisé à la fois par l’association, mais aussi par des institutions qui viennent faire leur préparation et qui sont sous convention avec la ville et la société de tir”, explique Nathalie Porral, directrice des sports de la mairie de Besançon. La police nationale, la gendarmerie ou le pénitentiaire font partie des institutions qui viennent faire leur préparation au stand de tir.
Après le dépôt de plainte de l’habitante de la rue Gabriel-Plançon, le pas de tir de 25m et la pratique de tir sportif de vitesse, discipline qui s’effectue en mouvement, ont été interdits.
En 2020 déjà, une balle avait touché l’une des vitres des locaux du siège de l’Office National des Forêts à Besançon. La piste de la provenance du stand de tir avait aussi été privilégiée et des mesures restrictives prises en conséquence. Encore avant, en 2011, une voiture garée sur le parking de l'ONF avait été retrouvée avec un impact de 9 mm dans le pare-brise. Le propriétaire du véhicule avait porté plainte. À l'époque, il avait été expliqué à la victime que cette balle aurait pu retomber du centre de tir situé sur la colline de Chaudanne.