Doubs : à Sochaux, 58 associés s'unissent et ouvrent un supermarché exclusivement réservé aux produits locaux

Jeudi 22 juillet, un "supermarché" de producteurs locaux a ouvert ses portes à Sochaux. Dans ce magasin, les exploitants peuvent directement proposer leurs produits au consommateur : c'est ce que l'on appelle les "circuits courts". Il s'agit d'un des premiers commerces du genre, dans le Doubs.

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Connaissez-vous les "supermarchés" de producteurs ? Il s'agit de grandes surfaces regroupant des exploitants et fabricants alimentaires locaux. Le concept n'est pas nouveau, mais il gagne du terrain en France. Il s'agit du mouvement "Coeur Paysan", né en Alsace, il y a une demi-douzaine d'années. L'initiative vient de faire des émules en Franche-Comté, à Sochaux (Doubs). Un de ces commerces vient d'ouvrir dans la ville, le 22 juillet dernier. Près de 60 producteurs locaux voient leurs références proposées dans les étals de ce commerce. 

Des produits locaux à foison

Dans le détail, le magasin de Sochaux est géré par 28 associés. Ils sont co-propriétaires du commerce. Les autres se chargent de fournir le commerce en produits locaux.

"On s'est rendus compte que les clients que les gens aimaient faire leurs courses au même endroit. Ils n'allaient pas nous voir chacun dans nos productions, dans nos fermes : c'était vraiment trop long pour eux de faire les courses. On a donc eu l'idée de tous se réunir pour permettre aux gens de remplir leurs caddies avec le maximum de produits qu'ils peuvent trouver dans la région", explique Hélène Mas, brasseuse à Dung.

L'objectif pour les co-propriétaires de ce commerce est aussi de mettre en place un modèle qui évite les marges que peut engranger la grande distribution traditionnelle.  

Un échange direct entre clients et exploitants

Dans ce "supermarché" de producteurs, les fruits et légumes sont par exemple mis en rayon, très peu de temps après la récolte. Ce qui est l'occasion pour les clients, de donner directement leurs avis aux producteurs. 

"Au niveau qualité, je pense qu'on s'y retrouve, et c'est bien si ça permet de voir moins de camions qui viennent des légumes d'Espagne pour nous livrer des légumes", estime un client. D'autres ont parfois des opinions très tranchées, comme cette consommatrice : "Je vais vous dire, je ne sais pas si je vais revenir tout le temps, parce que c'est quand même assez cher !" Ces remarques sont franches, mais les producteurs se montrent ouverts à la critique.

"C'est le vrai coût de l'alimentation, aujourd'hui. Les producteurs ne génèrent pas des revenus extraordinaires. Ils sont là pour gagner leur vie, ils travaillent énormément pour arriver à ce résultat-là , et dans les circuits classiques de la distribution, ils n'arrivent pas à vivre de leur travail", se justifie Antoine Hild, directeur du magasin. 

Cette ouverture de commerce d'un nouveau genre répond à une préoccupation majeure, pour les exploitants locaux. En 2017, avant l'adoption des lois relatives au juste prix des denrées agricoles (les lois Egalim), un paysan sur 5 ne se dégageait aucun revenu. 

 

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