Sochaux : 500 contrats d'intérimaires ne seront pas renouvelés

La direction du site de Sochaux du groupe PSA diffère la mise en place d'une équipe de travail supplémentaire le week-end qui devait reprendre initialement le 13 novembre.  500 contrats de travail d'intérimaires ne seront pas renouvelés. Une décision prise en raison de la fermeture des concessions.

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Une décision prise à l'annonce du second confinement en France et des mesures sanitaires prises dans d'autres pays européens pour enrayer l'épidemie de Covid-19. Dans un communiqué, le groupe PSA rappelle que "l'activité commerciale guide l'activité industrielle" . PSA précise qu'il est toujours possible de se faire livrer un véhicule sur rendez-vous dans les points de vente.qui sont ouverts pour la livraison et pour l'entretien des véhicules, avec un "protocole sanitaire de référence" mais "l'évolution du marché automobile reste incertaine". 

Lors du premier confinement, la production sur le site de Sochaux avait été complètement arrêtée pendant six semaines. La reprise d'activité a été progressive. L'équipe de nuit a été remise en place au retour des congés d'été et il avait été annoncé lors de la réunion du CSE du 29 septembre que l'équipe VSD devait repartir le 13 novembre. C'était la dernière étape du retour au niveau d'activité d'avant la crise du Covid-19,  "Tout était déjà préparé : arrivée d’intérimaires, formations, répartition, logistique…" regrette Benoit Vernier, délégué syndical central Adjoint PSA GROUPE de la CFDT. Nous savions les risques d’un nouveau reconfinement et l’impact social négatif qu’il entraine, poursuit le syndicaliste. C’est un coup dur pour l’emploi avec 500 intérimaires non reconduits".

Un "coup dur pour l'emploi"


Selon le syndicat FO du site, ces renvois d'intérimaires interviendront "à coup sûr" car avec une "durée moyenne des contrats de six semaines", l'échéance va tomber "très rapidement" pour 500 de ces travailleurs temporaires, a estimé son responsable Eric Peultier.

Dans un communiqué, la CFDT demande "l’ouverture de négociation sur la mise en place de l’APLD (activité partielle longue durée) dans les prochains jours afin de garantir 100 % du salaire ou limiter au maximum les pertes de salaires pour tous les salariés du groupe".

La CGT, elle, n'est pas favorable au recours des financements de l'Etat pour la mise en place de l'APLD. "l’entreprise doit assurer la totalité des salaires à l’ensemble des salariés, intérimaires compris, en cas de chômage partiel car l’entreprise en a largement les moyens" précise le syndicat dans un communiqué. Jérôme Boussard, secrétaire général de la CGT PSA pour le site de Sochaux estime que l'annonce du non renouvellement de 500 contrats d'intérimaires est "d’autant plus scandaleuse que dans le même temps, PSA maintien le travail des samedis et des dimanches de novembre, et décembre, les allongements d’horaires ainsi que le travail du 11 novembre pour le système 2 !"

Le syndicat propose une autre organisation :"Le montage de l’équipe du VSD aurait pu se faire avec une baisse des cadences la semaine et un meilleur lissage de la production, avec un allongement des pauses et une multiplication des pauses pour pouvoir se laver les mains et renforcer ainsi les mesures barrières. Cela aurait permis de pour pouvoir travailler dans de meilleures conditions de travail et les intérimaires n’auraient pas été plongés dans la précarité forcée voulue par PSA".

Les syndicats viennent d'être consultés par la direction de PSA lors d'un CSE extraordinaire pour l'utilisation de ce dispositif APLD. Mais, la direction du site de Sochaux ne souhaite pas y avoir recours actuellement, elle pourrait l'utiliser si la situation se dégrade encore plus.

Actuellement, sur le site de Sochaux, 7000 salariés ont un contrat CDI et 1600 intérimaires sont en  CDD. Au fur et à mesure de la fin des contrats, le groupe automobile ne concervera que 1100 interimaires. 
Le site produit actuellement 2000 voitures par jour, des 3008, 5008, 308 et l'Opel Grandland X.

Le deuxième reconfinement, plus léger que le premier, porte néanmoins un nouveau coup à l'automobile française et ses 500.000 salariés alors que le secteur commençait à se redresser."Ce reconfinement va avoir des conséquences importantes", avait justement souligné à l'AFP Marc Mortueux, directeur de la Plateforme automobile, qui représente les entreprises du secteur. "On va faire en sorte que ça ne se traduise pas en un arrêt complet des activités".
Les sous-traitants du pays de Montbéliard pourraient à leur tour devoir s'adapter à cette conséquence de la fermeture au public des concessions.

Grand écart

    
L'industrie automobile doit faire le grand écart entre des usines qui tournent et des ventes qui risquent d'être fortement ralenties. Après un troisième trimestre meilleur que prévu, Renault comme PSA (Peugeot-Citroën-Opel) étaient pourtant plutôt optimistes pour la fin de l'année lors de l'annonce de leurs résultats ces derniers jours.
    
S'ils ont enregistré une légère baisse de leurs ventes, les constructeurs ont rempli leurs carnets de commandes et fait largement baisser leurs stocks, dans les usines comme dans les réseaux de concessionnaires. Une précaution essentielle pour ne pas connaître la situation de la crise de 2008, qui avait fortement affaibli les deux groupes français. Car une fois produit, un véhicule est très cher à stocker et bloque du capital. 
  
Les constructeurs doivent maintenant observer attentivement la réaction des acheteurs pendant cette première semaine de reconfinement pour calibrer le rythme de production dans les usines, à flux très tendu dans l'automobile. 
  

 

    
 
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