Et un arrêt de chaîne de plus pour l'usine du constructeurs automobile de Sochaux dans le Doubs. Il manque des pièces. Et le scénario se repète depuis des semaines.
Pas de voitures 308. Pas de production. La décision a été annoncée mardi 30 mars pour les journées du 31 mars, 1er et 2 avril. Soit 3 jours.
La ligne de production de la 308 est concernée. Elle avait déjà stoppée lundi et mardi, 2.000 voitures ne sortiront pas des chaînes cette semaine, selon une source syndicale.
Des chaînes à l'arrêt pour une petite pièce manquante
L'arrêt trouve sa cause dans la pénurie mondiale de semi-conducteurs . A Sochaux, on manque de "dalles numériques" d'alimentation du tableau de bord de la 308, explique le porte-parole du site.
Ces pièces sont spécifiques à ce modèle, ce qui explique l'impact particulier de la pénurie sur sa production, supérieur à celui enregistré sur les autres véhicules du site (Peugeot 3008 et 5008, Opel Grandland X), a ajouté le représentant de la direction.
4.000 voitures non produites depuis le début de l'année à Sochaux
Stellantis Sochaux a déjà dû renoncer à la fabrication de plus de 4.000 véhicules depuis le début de l'année du fait des ruptures d'approvisionnement en semi-conducteurs, avant ce nouvel épisode. L’usine de Sochaux ), ex-PSA avait déjà du arrêter totalement ses chaînes de production la nuit du 28 au 29 mars, et le 29 mars toute la journée.
L'accumulation des annulations de séances de travail sur la ligne des 308 risque d'avoir des conséquences salariales. Le système de modulation horaire hérité de PSA garantit le maintien intégral de rémunération jusqu'à un déficit de 84 heures non travaillées, "or certains salariés vont à présent dépasser ce quota", a relevé Eric Peultier, responsable du syndicat FO du site. Selon ce responsable syndical, "les salariés de Sochaux font les frais de la politique de désindustrialisation et de délocalisation vers des pays à bas coût".
Le "cerveau" de l’automobile en rupture de stock, une pénurie mondiale
C’est LA pièce indispensable dans une voiture : la puce ou le composant électronique qui fait fonctionner le véhicule, gère le tableau de bord, la climatisation, le GPS, le bluetooth… Et ce « cerveau » de l’auto qui vient à manquer. En effet, selon le syndicat FO métaux Sochaux, 70 % de ces semi-conducteurs sont fabriqués par TSMC une entreprise de Taïwan, .
Quand, en début de crise du Covid-19, l’automobile a connu une baisse de régime, TSMC a trouvé d’autres marchés, qui eux étaient en plein boom justement à cause de l’épidémie : les téléphones, les consoles de jeux et les ordinateurs. De plus, ces produits sont beaucoup mieux rémunérés.
Les fabricants de semi-conducteurs, essentiellement situés en Asie, peinent aujourd’hui à répondre à la demande mondiale du secteur automobile où la production a repris et la demande est forte. Même aux USA, General Motors a dû fermer plusieurs jours des usines.
La FIEV, fédération des équipementiers automobiles français qui regroupe 300 sociétés, s'alarme "des conséquences de la pénurie des semi-conducteurs, qui, conjuguées avec d'autres tensions sur les prix de certains composants et matières premières, fragilisent l'ensemble de l'appareil productif".