L'usine de Sochaux Stellantis a annoncé l'arrêt de la production des 3008 et 5008 du lundi au mercredi en raison de la pénurie de semi-conducteurs. L'usine d'un fournisseur en Malaisie a dû fermer à la suite de contaminations au Covid.
A peine de retour au travail et déjà à l'arrêt. La rentrée des salariés de l'industrie automobile est perturbée par un effet domino de la crise mondiale du Coronavirus. L'industrie automobile est une nouvelle fois ralentie à cause de la pénurie mondiale de semi-conducteurs.
Dans son usine française d'Onnaing (Nord), Toyota a retardé la reprise de sa production du 23 août au 6 septembre. Le groupe japonais va réduire en septembre sa production mondiale de 40% par rapport aux prévisions. Renault précise à un confrère de l'AFP que "la poursuite des effets négatifs de la crise des composants (...) pourrait conduire à une perte de production de l'ordre de 200.000 unités sur l'année". En Allemagne, Volkswagen va à nouveau réduire sa production pour les mêmes raisons.
Stellantis a également annoncé l'arrêt de la production de son usine de Rennes-La Janais (Ille-et-Vilaine) à partir de vendredi soir, pour une semaine. La direction évoque un problème d'approvisionnement venant d'une usine de Malaisie, fermée à cause de l'épidémie de Covid-19.
"Actuellement, notre manque de semi-conducteurs n'est pas lié directement à cette pénurie mondiale, explique à nos confrères de France 3 Rennes, Nathalie Bertran, responsable de la communication chez PSA Peugeot Citroën. C'est un fournisseur en Malaisie qui a dû fermer complètement son usine à cause de contaminations au Covid." Ce fourniseur malaisien de rang 2, précise le site de nos collègues, exporte des puces électroniques vers la Pologne. Là, un sous-traitant de PSA fabrique les BSI (boîtier de servitude intelligent, le cerveau de la voiture).
Pour la même raison, Stellantis a également annoncé l'arrêt de la ligne 2 (3008 et 5008) de l'usine de Sochaux (Doubs) pendant trois jours en début de semaine. Les salariés de la ligne 1 (308) ne sont pas concernés.
Les représentants syndicaux du site historique de la marque du lion ont de nouveau marqué leur désaccord avec les décisions prises par la direction de leur entreprise en réaction à cette pénurie et annoncées lors du Comité Social d'Entreprise extraordinaire de jeudi dernier.
Dans un communiqué publié ce même 19 août, Jérôme Boussard, secrétaire Général de la CGT Sochaux, dénonce deux "aberrations". Selon le syndicaliste, ces nouveaux jours chômés au retour des congés est une situation "abérrante" car la direction a refusé à certains salariés de pouvoir prendre 4 semaines de congés consécutives. Cette dernière impose des jours de chômage après à peine une semaine de travail…"
Perte de salaire
Le syndicat CGT dénonce la perte de rémunération de certains salariés (70% du Brut) alors que "le groupe Stellantis annonce des 6 milliards de profits pour les 6 premiers mois de l’année 2021 et ce malgré les pertes de production liées à la crise des semi-conducteurs". Pour le syndicat CGT, l’entreprise doit "prendre en charge 100 % des salaires, primes incluses, à tous les travailleurs en CDI Stellantis mais aussi aux intérimaires".
Sur sa page Facebook, FO Sochaux rappelle sa volonté que "les relocalisations des productions doivent se faire au plus vite !". Les conséquences sur la vie des salariés pourraient s'agraver au fil des mois.
Même demande de relocalisation exprimé par le syndicat CFDT. Dans un tract publié en juillet dernier, le syndicat demandait la mise en place d'un accord d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) "permettra de limiter l’impact financier pour les salariés notamment suite à la baisse depuis le 1er juillet de l’indemnisation d’activité partielle (AP)".
Depuis le début de l'année 2021, l'usine de Sochaux a du plusieurs fois arrêter sa production. Les problèmes d'approvisionnement en semi conducteurs ont des conséquences également sur les entreprises qui travaillent en sous-traitance pour Stellantis et pour les concessions automobiles obligées de reporter la livraison des véhicules.