Stellantis Sochaux : la pénurie de semi-conducteurs met à l'arrêt l'usine pendant quatre jours

Les 3500 salariés de l'usine Stellantis de Sochaux ont appris ce matin que la production des Peugeot 308, 3008 et 5008 était arrêtée jusqu'au 25 mai en raison d'un problème d'approvisionnement de semi-conducteurs. Conséquence : les délais de livraison se sont allongés chez les concessionnaires.

Depuis vendredi aprés-midi, aucune voiture ne sortira des lignes de production de l'usine Stellantis à Sochaux jusqu'au mardi 25 mai inclus. Soit un manque à gagner de 6400 voitures. Déjà en mars en avril dernier, la production des 308 avait dû être arrêtée au moins un mois faute d'avoir été suffisament livrée en semi-conducteurs. Dans le monde, il y a une réelle pénurie de semi-conducteurs.

La crise sanitaire de la Covid a rebattu les cartes de production de ces petites pièces indispensables au fonctionnement des téléphones, des consoles de jeu, des ordinateurs... L'informatique est en plein essor avec le développement du télé-travail et les périodes de confinement. Les constructeurs automobiles ont du mal à faire face à cette concurrence accrue. 

A Sochaux, une parade avait été trouvée en installant des compteurs analogiques pour la 308. Mais cela n'a pas suffit. Les deux systèmes de production sont touchés par cette pénurie : celui qui fabrique les 308 et celui qui assemble les Peugeot 3008, 5008. Comme en mars dernier : 

 

Pour les syndicat FO et CGT du site de Sochaux, cette situation devient préoccupante et difficile à vivre. Les employés ont appris par un SMS ce samedi matin qu'ils ne devaient pas venir travailler mardi. Cette mesure concerne également les emplois administratifs. Seuls les salariés de la logistique, du service qualité et de l'emboutissage peuvent venir travailler.

Jérôme Boussard (CGT) dénonce "une stratégie des flux tendus" qui touchent les salariés. "On apprend ces arrêts au dernier moment, on navigue à vue" déplore le syndicaliste CGT. Eric Peultier (FO) critique également ces décisions prise au dernier moment. "On avait proposé à la direction de faire le pont de l'Ascension pour pouvoir constituer des stocks tampons mais nous avons quand même travaillé et voilà qu'on apprend ce samedi qu'on ne viendra pas mardi ! Socialement, c'est pas terrible."

Risque de chômage partiel ?

A cette incertitude du lendemain pourraient aussi s'ajouter des pertes financières. Une fois les jours de modulation du temps de travail épuisés, les salariés devraient être mis au chômage partiel. Pour l'instant avec les mesures de soutien mises en place par le gouvernement, les salariés perdent environ 16% de leur salaire net. Mais si l'Etat stoppe cet accompagnement lié à la crise sanitaire, la perte de revenu serait encore plus importante. Cela pourrait être déjà le cas ce mercredi 26 mai si le travail ne reprend pas. Les salariés seront prévenus par la direction au plus tard mardi à 17h30 pour les deux systèmes de production. 

Commande de voitures : les délais s'allongent

Ce bouleversement de la production automobile a déjà des conséquences chez les concessionnaires. En fonction des modèles, les temps d'attente entre la commande et la livraison peuvent sérieusement s'allonger. Par exemple, pour les 3008 et 5008 commandés en ce moment, les clients pourront en prendre possession qu'en septembre soit au moins un mois de plus que d'habitude. Le délai est un peu plus court pour les véhicules électriques et hybrides. Pour les véhicules utilitaires comme les Expert, les livraisons sont repoussées jusqu'au mois de novembre ! 

Avec la réouverture des magasins "non essentiels" depuis le 19 mai, de nombreux clients viennent dans les concessions automobiles. La demande est soutenue mais l'offre est en souffrance. 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité