Valentigney : "Si PSA ne nous suit pas, on n'a pas d'avenir", s'inquiètent les salariés de Peugeot Japy

Ce mardi 25 août, les salariés de l'équipementier automobile ont débrayé. L'entreprise est en redressement judiciaire. Alors que quatre repreneurs sont sur les rangs, PSA principal client réduirait son carnet de commandes. 

Devant la portière de l'usine, entre 12h et 14 heures, les équipes ont débrayé. L'inquiétude est grande parmi les 240 salariés de l'équipementier automobile qui produit des pièces pour les boîtes de vitesse de la 208 notamment. 
Le 15 septembre, le tribunal de commerce de Paris doit examiner les dossiers de quatre repreneurs. L'entreprise Peugeot Japy est en redressement judiciaire depuis le 1er juillet pour un durée de six mois.


PSA est le principal client de Peugeot Japy et assure 95% du carnet de commandes. Lors d’une récente rencontre avec les candidats à la reprise, les syndicats FO et CFDT ont découvert que PSA envisageait de réduire son carnet de commandes. D'un montant de 35 millions actuellement, ce chiffre d'affaire serait réduit à l'avenir de moitié. "On ne sait pas si avec 17 millions d'euros de chiffres d'affaires, les candidats à la reprise iront au bout de leur processus" s'inquiète Mark Sivric, représentant FO. Si PSA baisse ces commandes, l'avenir du site est menacé estiment les syndicats. 
 



Repris en 2018 par le groupe italien Farinia, le site de Valentigney n'a pas réussi à diversifier son carnet de commandes. Il dépend économiquement de la santé du groupe automobile PSA. "On voudrait comprendre comment et pourquoi, PSA réduit son chiffre d'affaires. Est-ce qu'ils fabriquent ailleurs ?" s'interroge Mark Sivric. "On se doutait que le chiffre d'affaires allait baisser avec l'impact du Covid-19, mais on ne pensait pas qu'il serait divisé par deux. C'est clairement un choc" confie le syndicaliste. "Cela fait 35 ans qu'on travaille pour PSA, on a l'impression que le groupe nous lâche" ajoute Michel Czuba, délégué CFDT. "On a un sentiment d'abandon" déclare ce salarié. 
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Les salariés demandent à PSA de prendre ses responsabilités, vis-à-vis de Peugeot Japy et du tissu local, à hauteur de ses prévisions, afin de donner de la visibilité aux repreneurs et permettre de sauver beaucoup plus d’emplois à Valentigney.
 


A l'heure où le confinement a mis en exergue la nécessité de conserver, relocaliser certaines productions en France, les salariés du Doubs ne comprennent pas qu'on allège leur carnets de commandes. Ils rappellent au passage la belle solidité financière et les nombreux soutiens dont a bénéficié le groupe automobile français avec les récentes mesures gouvernementales d’activité partielle et d’aides à l’achat d’automobile.

"Aujourd'hui, c'est une message d'alerte. On veut dire à PSA qu'on est là. Il faut que le groupe pense aux petits équipementiers" déclare Dany Beugin, délégué FO des salariés. Les salariés attendent désormais de savoir ce que donneront les négociations ses prochains jours entre PSA et les potentiels repreneurs. La meilleure offre, émane de l'actuel directeur de l'usine de Peugeot Japy, il reprendrait 160 salariés, mais son offre est soumise à un carnet de commandes de PSA de 25 millions par an. Les salariés de Peugeot Japy n'excluent pas de durcir le mouvement avec une éventuel blocage du site comme ce fut le cas en 2018. Les salariés ont reçu cet été le soutien des deux députés de la République en Marche Denis Sommer et Frédéric Barbier. Ils ont interpellé Bruno Le Maire, ministre de l'Economie demandant une solidarité  réciproque de PSA envers son équipementier. Les deux députés ont à nouveau tiré la sonnette d'alarme le 24 août.
 

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