VIDEO. "Si un pneu glisse, c'est foutu" : rencontre avec le Bisontin Nicolas Fleury, VTTiste de l'extrême

À 26 ans, Nicolas Fleury est athlète professionnel en VTT freestyle, une discipline méconnue mêlant vélo, franchissements d'obstacles et acrobaties aériennes. Depuis deux ans, le Bisontin d'origine partage son quotidien sur les réseaux sociaux et vit de sa passion. Rencontre.

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Prenez un VTT. Rajoutez-y des obstacles à gravir, avec une bonne dose d'équilibre pour ne pas chuter. Terminez le tout avec des sauts et des figures acrobatiques effectuées dans les airs, style backflip. Voilà, vous savez maintenant ce qu'est le VTT freestyle.

Cette discipline spectaculaire, le Bisontin Nicolas Fleury en a fait son métier, depuis bientôt deux ans, et le fait vivre sur ses réseaux sociaux. Sur son compte Instagram, la star, c'est son outil de travail, son vélo. "Il est assez léger, un peu plus de 10 kg. Mais très résistant, car on prend des chocs constamment" décrit l'athlète. Ces caractéristiques : freins surpuissants, roues larges de 24 pouces et surtout, selle très basse, "car je ne suis quasiment jamais assis" précise Nicolas.

En 2021, après des études d'ingénieur, le jeune homme, né à Besançon, décide à 24 ans de se consacrer "à 200 % au vélo. Je venais de faire huit ans d'études supérieurs. J'avais envie de retrouver du plaisir. Si j'étais rentré dans un métier plus classique, je n'aurais jamais pu vivre de ma passion".

Découverte du vélo trial... à la Foire comtoise de Besançon

Une passion cultivée depuis l'enfance, lorsque le jeune Nicolas, alors âgé de 7 ans, découvre le vélo trial à la Foire Comtoise de Besançon. "Un club local, la Tour-de-Sçay, tenait un stand" se souvient-il. "Le trial, c'est du franchissement d'obstacles à vélo. Comme le VTT freestyle, mais sans les figures. Quand j'ai vu ça, j'étais bouche bée. C'était tellement stylé ! Je voulais faire la même chose".

Ce sera chose faite quelque mois plus tard. Nicolas s'inscrit au club de la Tour-de-Scay et devient très vite accro. "Mon cerveau a vrillé. Vers 11 ans, je ne pensais qu'à ça, j'étais devenu accro à la compétition. On allait en forêt, on grimpait sur les arbres, les cailloux, on sautait de l'un à l'autre". Très vite, Nicolas Fleury côtoie le haut-niveau du vélo trial : il devient champion de France junior en 2013 et 2015 et décroche même le titre mondial, toujours en 2015.

À côté de ça, mes parents me poussaient à continuer les études. Dans ce domaine aussi, je voulais donner le maximum. Donc je suis allé en prépa, tout en continuant le vélo trial à haut niveau. C'était dur de coordonner tout ça. Le trial demande d'être physiquement affuté, de travailler son équilibre mais aussi son mental, pour ne pas craindre les blessures. Il ne faut pas avoir peur, car si le pneu glisse, c'est foutu.

Nicolas Fleury,

athlète professionnel en VTT freestyle

Pépite du vélo trial, qu'est-ce-qui a poussé le jeune homme à s'orienter vers le VTT freestyle ? "Le Covid" sourit Nicolas. "Toutes les compétitions se sont arrêtées. Pour la première fois, je n'avais plus trop envie de m'entraîner. J'ai alors pris le temps d'essayer d'autres formes de vélo. C'est là que j'ai découvert le VTT freestyle". Le coup de foudre est instantané : "j'ai rajouté une partie artistique, avec les figures, que je n'avais pas avant. J'y trouve beaucoup de sérénité, de calme, mais en même temps énormément d'adrénaline". 

Un environnement personnel, devenu désormais professionnel. "Je me suis lancé en solo, en jouant beaucoup sur les réseaux sociaux pour faire connaître tout ça" reprend Nicolas. "Avant tout, il faut que les gens sachent que ce n'est pas à la portée de tout le monde. Il faut de l'entraînement, car il y a de vrais risques de blessure. Mais l'idée, c'était vraiment de dépoussiérer le vélo, montrer que ce n'est pas que pour les facteurs, que ça peut être cool".

Mission réussie. Aujourd'hui, son compte Instagram frôle les 30 000 abonnés, et l'athlète arrive à vivre de son activité. "Je voyage dans tout le pays, et même en dehors. J'ai fait des performances en Asie, en Amérique ou en Nouvelle-Calédonie grâce au VTT freestyle. On m'invite à des événements spéciaux pour que je fasse le "show" avec mon vélo".

J'ai pu aller sur le Tour de France pendant plusieurs jours ! On arrivait avec un camion qui contenait notre structure, on avait un DJ, un speaker, et on faisait des figures. Avec le public autour de moi qui hurlait, que c'était bon.

Nicolas Fleury,

athlète professionnel en VTT freestyle

Dans le VTT freestyle, l'athlète de 26 ans dit avoir retrouvé "la recherche de performance qui l'animait avant. Aujourd'hui, je ne vis plus pour la compétition, mais je me challenge en réalisant des nouvelles figures". Figures qu'il exporte aussi dans la rue.

Ayant emménagé à Paris, le Bisontin d'origine multiplie les vidéos de figures dans les rues de la capitale. Rues, rampes d'escaliers, bancs, ponts, poubelles, tout y passe. "Ce sont des nouveaux terrains de jeux ! Et puis ça permet de créer du contact avec les gens ! En me filmant et en le mettant sur les réseaux sociaux, je crée une vraie communauté".

Et Besançon dans tout ça ?

Et pour la suite alors ? "J'aimerais continuer les performances et développer une partie "communication d'entreprise" confie Nicolas. C'est-à-dire ? "Je me rends chez mes clients, et je crée des vidéos qui les présentent eux, leur entreprise ou leur concept sous un angle humoristique, avec le vélo en fil rouge. Par exemple en faisant des figures au-dessus des travailleurs !"

Je fais aussi des conférences pour parler de mon parcours. Je me rends dans des entreprises, des associations, des collectivités, et j'échange avec les gens. Je trouve qu'il y a certain parallèle entre le VTT freestyle et la vie en général. Se relever après les chutes, les blessures, la recherche d'équilibre, etc.

Nicolas Fleury,

athlète professionnel de VTT freestyle

On ne peut pas s'empêcher de lui poser une question. Et Besançon dans tout ça ? "Ça reste ma ville de cœur" répond de suite Nicolas. "Je suis né et j'ai grandi ici. Je reviens minimum une fois par mois. À Besac, j'ai roulé partout : dans les rues, à la Citadelle, aux Beaux-Arts. J'ai d'ailleurs fait une vidéo "hommage", qui a permis de faire connaître Besançon à toute ma communauté".

Car c'est aussi ça, l'avantage du VTT freestyle : "faire découvrir des lieux, grâce à mon sport. La nature, la culture, des entreprises. Cela peut donner envie de visiter des endroits !", ajoute le Bisontin. Et pourquoi pas s'investir encore plus pour faire rayonner la préfecture du Doubs et ses merveilles de façon décalée ?

"Ce serait top de pouvoir nouer des partenariats avec des collectivités locales !" conclut Nicolas dans un sourire. "'Faire plus de contenus sur Besançon, j'y pense beaucoup et c'est un de mes objectifs".  Ami(e)s Franc-Comtois, vous êtes prévenus.

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